Ça démarre sur les chapeaux de roues, en prolongation directe de la fin du premier opus, et dans son plus pur esprit, façon copié-collé : John Wick, présenté par un parrain de la pègre surarmé qui fait dans son ben rien qu'en prononçant son nom (procédé toujours efficace de la légende qui précède l'homme), vient récupérer la Mustang qu'on lui a volée et décime en chemin une mini armée. Fusillades, combats à mains nues, belle caisse rugissante, postures et dialogues badass : tout y est et on replonge dans le bain avec une franche jubilation.
Puis l'histoire part faire un tour en Italie, et le ventre mou que l'on rencontre parfois en creux d'un film tombe ici sans prévenir juste après son efficace introduction. On venait à peine de s'étendre d'aise dans son siège devant une suite qui reprend tous les bons codes de l'original que nous voilà plongés dans un tunnel où plus rien ne fonctionne, des dialogues, qui se traînent et ne soulèvent aucun enjeu palpitant, aux scènes d'action, qui elles aussi perdent leur saveur - longue et ennuyeuse séquence de shoot them up dans les sous-sols d'un château italien qui se regarde comme une démo de FPS sur Youtube. Il y a bien trente minutes pendant lesquelles on décroche complètement.
Vient enfin le retour du charismatique John dans un New-York sanguinaire qui semble uniquement peuplé de tueurs à gages professionnels. Et avec lui, celui des fondamentaux : combats au corps-à-corps hyper physiques (et d'autant plus impressionnants que Keanu Reeves semble voir été pas ou très peu doublé) où l'on a l'impression de ressentir le poids de chaque mouvement et de chaque coup, gun fights stylisés qui multiplient les head shots de proximité, punchlines fendards...
Avec tous ses bons points et son électrisant final qui ouvre la porte à un troisième chapitre que l'on a très envie de voir, cette suite fait globalement très bien le boulot. Dommage qu'elle soit plombée en son cœur par une cruelle et interminable perte totale de tempo.