Quand on découvre Johnny English, presque 20 ans après sa sortie, la première constatation nous traversant la tête est que ça n'a pas si mal vieilli. L'humour parodiant les films à la "James Bond" fonctionne toujours. Le prologue, expliquant comment cet agent incompétent et maladroit est devenu un agent officiel des services de renseignements britanniques, est même plutôt hilarant.
Les choses sont plus contrastées par la suite. Certaines scènes fonctionnent toujours bien, celles en particulier impliquant le pouvoir comique de Rowan Atkinson, couplé ici d'un acolyte (Ben Miller) l'aidant à ressortir son extraordinaire sens de l'absurde. Le souci vient plutôt au niveau du rythme, certaines blagues traînent en longueur, ainsi que des éléments de l'intrigue que le spectateur avait compris depuis longtemps. Mais c'est surtout quand Johnny English tente de reproduire l'énergie diffusée par certains films d'action qu'il prend un gros coup de vieux. L'histoire est alourdie de scènes de poursuite qui durent trois plombes et n'apportent pas grand chose à l'histoire.
Le scénario, tout comme la mise en scène, est basique, assez simpliste et pas vraiment un atout du film non plus : un homme riche, très ami avec la famille royale, cherche par des moyens surprenants à se faire couronner roi d'Angleterre.
La réalisation est fonctionnelle, et aussi peu extravagante que ne l'est son acteur principal, qu'il s'agit ici de mettre en avant, suivant un principe sortant de la bouche de Charlie Chaplin : "rien ne sert de créer des plans exceptionnels, je suis exceptionnel." Comme dit plus haut, ce qui rend Johnny English drôle, c'est son interprète, Rowan Atkinson, qu'on ne se lasse pas de regarder faire des conneries, grimacer, et sortir des répliques parfaites avec beaucoup de flegme.
Lorsqu'on annonce John Malkovich en "French man", on est un peu circonspect, mais les doutes s'estompent très vite dès qu'il ouvre la bouche : la façon dont il arrive à imiter le mauvais accent anglais de beaucoup de Français est hilarante. Par contre, on est moins emballé par Natalie Imbruglia, avec sa physionomie "série des années 90 à la Alias". Très jolie femme, sûrement bien meilleure chanteuse qu'actrice, ses capacités d'expression sont aussi lisses et superficielles qu'elles sont appuyées et drôles chez Atkinson.