Un des plus grands classique du western hollywoodien. Mis en scène par Nicholas Ray avec en tête d'affiche la grande Joan Crawford aussi autoritaire qu'un homme. Par contre on a trop souvent entendu dire que ce film était le premier western où le premier rôle était tenu par une femme, ce qui est faux ("Les furies" de 1950 mettait déjà deux femmes face à face, "La reine des rebelles" avec en premier role Gene Tierney en Belle Star...)... Ce qu'on remarque très vite c'est que le titre n'est pas le nom du héros direct, Johnny Guitar étant presque un second rôle. Le face à face se fait entre deux femmes de tête, deux patronne qui mène les hommes autant par le charme que par l'autorité naturelle qui force l'admiration. L'autre étant joué par Mercedes McCambridge dans un rôle aussi ingrat qu'antipathique. On reste subjugué par le physique de Joan Crawford, aussi monolithique que charismatique, telle une icône du far-west, quintessence de la femme masculine (mais qui sait être féminine). Les couleurs éclatantes semblent être travaillées spécialement pour le personnage de Vienna, les autres étant presque tous en tenue d'enterrement. Mais ce film est marquant car le sujet en est le lynchage facile au temps où le Maccarthysme était partout à Hollywood ; il est d'ailleurs étonnant d'y voir face à face, Sterling Hayden (personnage pacifiste dans le film) une des victimes en face de Ward Bond (meneur hésitant des lyncheurs) un des membres les plus actifs des dénonciateurs. Un chef d'oeuvre qu'il faut avoir vu, dont la forme a d'autant plus d'éclat que le fond politique est particulièrement pertinent.
Selenie
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le 19 févr. 2013

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