Jojo Rabbit !

En voilà un film qui aurait du faire polémique et être oublié. Mais, réalisé par Taika Waititi, il réussit à toucher en plein coeur...

Johannes, jeune garçon de 10 ans, fait joyeusement partie des jeunesses Hitlérienne. Totalement acquis à la cause Nazi, il a, comme ami imaginaire, Hitler lui même ! Aprés avoir lancé une grenade qui a sauté juste à côté de lui, il en sort plein de cicatrices. Et, rentrant chez lui un jour, il découvre que sa mére abrite la pire des horreurs : une juive !

Difficile de trouver le juste milieu entre comédie pure et drame. Et parfois Jojo Rabbit perd un peu l'équilibre. Mais c'est une perte d'équilibre avec rétablissement, quelque chose qui montre la difficulté de faire ce que fait ce film : faire rire et pleurer... en même temps ! Car si les premiéres minutes sont clairement tourné vers l'humour, le décalage créé entre l'âge de ce jeune Nazi et ses propos, ses idées. Un embrigadement qui, cependant, reste effrayant, le film bascule ensuite dans une sorte d'horreur, parfois par dessus le ton comique. Le résultat est déstabilisant, mais diablement touchant.

On peut remarquer également quelques choix du réalisateur. Notamment celui de présenter Elsa, cette jeune juive, en la faisant surgir tel un monstre de film d'horreur. Mais aussi celui de réserver un personnage trés intéressant interprété par Sam Rockwell. Un personnage qui, associé à celui de Scarlett Johansson, ajoute une dose d'intelligence au film : eh non, tout les allemand n'étaient pas nazis, ou pas radicaux. Le film cite Rainer Maria Rike : "Aucun sentiment n'est définitif". C'est ce qui ressort du film dans son sujet, mais aussi dans ce qu'il est lui même. Et c'est beau.