Après une première heure contemplatrice, souvent évanescente même, le film s’agrippe à la réalité d’une poigne féroce et donne enfin vie au Joker tant attendue. Soudain, l’ensemble pue la classe, donne un coup de pied superbe à la léthargie ambiante et laisse enfin explosé toutes les émotions contenues. Cristallisant la révolte populaire, le sujet fictif du film devient le catalyseur percutant du monde actuel à travers la colère enragée et explosive qui déferle dans une deuxième partie bouillonnante, nerveux et incroyable. Plus que sociétale, Joker devient presque politique, acéré et violemment percutant. Todd Phillips prouve qu’il a bien cerné le personnage, faisant du Joker l’incarnation extrême d’une Gotham révoltée. (...) Joker est une belle réussite : Joaquin Phoenix livre, sans surprise, une performance extraordinaire tandis que Todd Phillips surprend avec une maîtrise incroyable d’un récit sous tension, graduel et viscéral, mis en abime par une mise en scène picturale et une bande-originale quasi-parfaite. Le sans-faute ? Pas tout à fait, mais on s’en approche.
Concernant le débat Heath Ledger vs Joaquin Phoenix, pour moi, personne ne surpasse la performance de Heath Ledger aussi fidèle aux comics qu’authentique dans son rôle, là où la version de Todd Phillips aurait tout aussi bien plus s’appeler Robert et raconter une histoire identique sans problème.
Mon avis complet : https://dunnozmovie.com/2019/10/07/critique-joker-de-todd-phillips/