Joy Mangano, rêvant depuis toujours de commercialiser ses inventions, est tiraillée par son désir de réussite et son attachement à sa famille dysfonctionnelle qui l'empêche d'avancer. Elle décide tout de même de lancer son projet, mais elle réalise que le monde des affaires est bien plus coriace et injuste qu'elle ne l'imaginait, ce qui ne l'empêchera pas de se battre jusqu'au bout. Une success story basée sur une histoire vraie qui pourrait inspirer des jeunes femmes aujourd'hui à réaliser leurs rêves quoi qu'on leur dise. Tout cela serait bien joli si seulement ce film n'était pas aussi antipathique. En effet, ce conte de Noël de David O. Russel ne détrônera pas La Reine des neiges, et pour cause. Dans ce Cendrillon moderne, on repère donc la pauvre femme qui fait le ménage et s'occupe de sa famille, la marâtre, la méchante sœur, et bien sûr la bonne fée, qui est probablement ici la plus insupportable de toutes. Contrairement aux Disney, la narration de la grand-mère est trop présente et ne nous plonge pas dans un univers merveilleux, mais gâche tout le film en commentant exactement ce qu'on voit et ce qu'on pourrait déduire de nous-mêmes dans une voix niaise ridicule. Cette mièvrerie dénote complètement, nous empêche d'être attendri devant la petite Joy ou d'être touché devant la peine de l'adulte; elle nous sort du film avec lequel il était déjà difficile d'accrocher. Ce conte de fée s'arrête à ce parallèle avec les personnages et la montée sociale de Joy, aidée par le prince juste charmant Bradley Cooper. Rien n'est d'ailleurs véritablement aboutit dans Joy. Ni le parallèle pourtant amusant avec le soap opéra, ni le jeu des acteurs secondaires, ni le côté déjanté de la famille, ni le développement des personnages, ni l'émotion, ni la comédie ou le drame, ni une potentielle critique du rêve américain ou un quelconque parti pris. Aucune empathie n'est éprouvée pour les personnages, notamment du au surjeu mal assumé et inutile, même pour celui de Joy, qui se fait malmener tout le film. Dans l'épilogue on la voit nostalgique dans son bureau sombre retrouvant comme par magie ses constructions en papier de sa jeunesse et on est censé se dire "wouah elle a réalisé ses rêves d'enfant, maintenant elle est milliardaire avec une maison gigantesque, patronne de son employeur mais elle réalise aussi les rêves des autres, donc c'est beau", sauf que les clichés ridicules et la voix off de la grand-mère nous tapent vraiment sur les nerfs, donc on commence surtout à remettre son manteau pour partir le plus vite possible. Cette soi-disant comédie se cherche donc et ne trouve pas le bon ton ni ce qu'elle veut réellement raconter. Tout cela étant à peine rattrapé par la photographie ou par les acteurs fétiches du réalisateur. Jennifer Lawrence est cependant nominée aux Golden Globes comme meilleure actrice dans une comédie ce qui est assez injustifié, comme pour les deux précédents films de Russel mais la reine d'Hollywood devait bien être nominée quelque part et ils n'oseraient pas le faire pour un blockbuster comme The Hunger Games, où elle est pourtant bien plus convaincante.

helenepeyrou
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le 20 nov. 2016

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