Une suite à Jumanji est bien une des dernières choses à laquelle je m’attendais… Et force est de constater qu’en fait, ce n’en est pas vraiment une ! On peut même se demander pourquoi ce film s’appelle Jumanji ? Et il est fort à parier que c’est uniquement d’un pur point de vue commercial et qu’ils n’ont pas trouvé comment vendre le film autrement qu’en ravivant la nostalgie d’un classique dans son genre.
Pourtant le concept de Jumanji était que le monde fantastique des jeux (jeux de plateau à l’époque, jeux-vidéo maintenant car hey… le monde évolue, les enfants aussi et que le jeu s’est adapté pour capter son audience) et ses règles dérisoires dans un monde réel. Ce qui donnait vie à des scènes bien plus spectaculaires qu’on ne verra dans cet opus. Mais en fait, on évolue dans deux registres complètement différents. Le premier était un film d’aventure. Celui-ci est une grosse comédie potache…
Zoology, bitch!
En résumé, ça s’annonçait mal ! Et pourtant… et pourtant, le film est en fait une comédie très efficace. Certes l’humour est un peu con et pas très recherché mais cela fonctionne bien. Le film ne connait aucun temps mort et les scènes s’enchainent plutôt bien. De plus tous les critiques que l’on peut affecter au film correspondent à des critiques du début de l’ère moderne des jeux-vidéos :
Linéarité des chemins
Peu de personnages féminins à jouer (et sexualisés)
Mort / disparition des personnages (en fondu jusqu’à la complète transparence ou en explosion)
Réapparition du ciel quand le personnage utilise un crédit de vie
Méchant non développé
…
I hate this game.
Le film gagne du crédit en réunissant 4 personnages clairement très différents : le quaterback populaire, la beauté du lycée complètement égocentrique, l’intello de service associale, et le nerd soumis aux autres et effrayé par tout ce qui l’entoure. Ensuite il les transpose dans des personnages à l’inverse de ce qu’ils représentent. Le quaterback devient le personnage le plus petit et faible, la beauté devient gros et laid (mais sympathique, on t’aime Jack Black, ne change pas), l’intello devient bombasse et le nerd devient the Rock ne connaissant aucune faiblesse. Ce qui donne matière à créer pas mal de blagues ce que le film fait avec une énorme autodérision des acteurs. Et c’est ce qui fonctionne impeccablement. Le casting supporte entièrement le film en s’échangeant des blagues lourdaudes avec un plaisir non dissimulé ! Ce qui nous donne un mauvais film d’action qui n’apporte rien de nouveau au genre, mais par contre ce qui délivre une excellente comédie qui fait passer près de 2 heures de divertissement sans ennui et sans temps mort.
Bref, Jumanji est étonnamment une comédie plutôt réussie, et c’est tout. Ne m’attendant qu’à une grosse bouse, je dois avouer que j’en suis sorti assez satisfait. Certes, on ne criera pas au génie et les amateurs de films d’auteur et autres représentants d’un élitisme culturel crieront au scandale (ceci dit, on peut se demander ce qu’ils foutaient devant ce film) mais cela restera un moment divertissant pour un public cherchant juste une comédie efficace sans prétention.