Le cinéma est un art que l'on peut aborder avec différents points de vue. La façon qu'à Xavier Dolan d'aborder ses thématiques est assez hallucinante, et ne peut être qu'admirer.
Alors le voici, du haut de ses 27 ans, qui aborde à nouveau la thématique de la famille dans son nouveau film "Juste la fin du monde", thématique déjà abordée dans l'excellent "Mommy", et dans "J'ai tué ma mère" pour ne citer qu'eux.
Seulement, ce film suscitait encore plus d'attente que "Mommy", à cause du succès mondial de celui-ci mais aussi du statut de chef d'œuvre que bon nombre de personnes lui ont donné, dont moi.
En effet, il était difficile de faire mieux que la perfection, ou en tout cas la "quasi" perfection.
Et pourtant, ce film est une nouvelle claque cinématographique, une démonstration de talent indéniable de la part de Dolan.
Tout d'abord, Dolan pouvait s'appuyer sur un casting que l'on pourrait qualifier de "5 étoiles". Et la magie de ce casting, ainsi que le talent qu'à Dolan de diriger sa troupe, c'est que tout marche à la perfection. Chaque acteur rend les émotions que leur personnage était destinée à nous envoyer. Que ce soit Gaspard Ulliel et son personnage principal très peu ordinaire dans toutes ses scènes, provoquant une oppression dû à l'annonce de sa mort à sa famille. Ou Nathalie Baye qui en a encore sous le capot et incarne à la perfection une mère ultra attachante. Vincent Cassel et son personnage à la fois si dur et pourtant si vulnérable. (le personnage qui m'a le plus touché d'ailleurs). Et que dire de Marion Cotillard qui joue son personnage magnifiquement avec une grande douceur. Enfin Léa Seydoux fait à son tour son taff en jeune adulte rebelle envers Cassel mais aussi attachante que les autres.
En bref, une famille attachante mais instable, très bien filmée par Dolan qui a donc un talent certain pour diriger ses acteurs.
Ensuite, Dolan nous offre une réalisation misant tout sur l'expression physique des personnages, avec des gros plans sur chacun des acteurs, qui rend les 3/4 des scènes très oppressantes, et qui par conséquent offre une réalisation qui colle parfaitement à la trame du long-métrage. Au final, les seules scènes où Dolan nous fait respirer sont les scènes où une musique ultra commercial, sortie dont ne sait où, mais qui convient parfaitement à des scènes filmées avec une intensité certaine, intensité amplifiée par des superbes lumières. Ces quelques scènes nous permettent donc de souffler, et de créer des ruptures au sein du long métrage. Encore un talent de Dolan, qui utilisait ce système dans "Mommy" par exemple.
En conclusion, le propos servi par le film, est filmé de façon très belle et très intelligente, avec une maturité certaine de Dolan qui nous a habitués à ce genre de compliment. A seulement 27 ans, il nous offre encore un excellent long métrage, qui n'égale pas son dernier film "Mommy" à mon goût, suite à une ou deux longueurs. Heureusement que la durée du film est modeste. Mais c'est un film qui nous offre un expérience cinématographique encore de haut niveau.
Une réussite. A voir.