C'est l'histoire d'un mec avec une épée...

Le 31 octobre 2009, à la fin de l'épisode 9 du Livre VI, la série nous affichait ce message prophétique : «Bientôt, Arthur sera de nouveau un héros». Et sur grand écran cette fois-ci.

Après près de 12 ans d'attente, entre appréhension et excitation, cette promesse a fini par se concrétiser, avec la sortie en salles de ce "Premier Volet".

Et le plaisir de retrouver toute cette joyeuse bande de bras cassés est là.

Prolongement de l'univers mis en place par Alexandre Astier depuis plus de 15 ans, le format télévisuel des premières saisons laisse place ici à un format Panavision, conférant à l'image un aspect plus cinématographique et permettant de mettre davantage en avant les paysages entourant nos personnages.
L'esprit de la série, lui, est toujours bien présent, faisant encore une fois la part belle à son casting imposant, à travers des dialogues teintés d'humour et d'absurde, et qui font mouche en général.

Un premier volet très riche (parfois un peu trop, en particulier dans son premier tiers qui passe d'un lieu à l'autre) en personnages et en situations, et à l'intérieur duquel se trouvent des séquences plus sérieuses et plus oniriques, à l'image des 2 dernières saisons de la série, et mettant à nouveau en avant l'ambivalence du personnage d'Arthur, entre destinée et malédiction.

Doté d'une esthétique soignée (avec un très beau travail apporté aux décors et aux costumes) et accompagné d'une BO orchestrale très réussie (et signée Astier), ce premier volet est clairement conçu comme un film de retrouvailles, et un épisode introductif qui souffre parfois de problèmes de rythme et de transition, et qui fera vraiment sens une fois que la trilogie cinématographique promise par Astier sera achevée. Dans un avenir pas trop lointain on l'espère.

"Kaamelott - Premier volet" est une œuvre française dont l'ambition renoue avec certains grands films d'aventure d'antan et qui fait plaisir à voir sur grand écran. Un univers dans lequel on retrouve vite ses marques, à condition de s'être un peu plongé dans la série auparavant et d'être bien sûr sensible à l'écriture et à l'humour d'Astier.
Un premier volet parfois un peu excessif dans la manière dont il a de dérouler tous ses personnages et où ils en sont 10 ans après les événements de la série (l'impression de vouloir mettre beaucoup d'éléments dans seulement 2h de film), et parfois aussi un peu timide dans ce qu'il pourrait se permettre dans ce type de production en terme de scènes d'action ou de bataille (Astier ayant eu quelques difficultés à réunir les financements nécessaires pour faire son film, ceci peut expliquer cela).

Bref, des retrouvailles qui font malgré tout plaisir à l'intérieur de cette œuvre ambitieuse et qui tient clairement à cœur à son créateur. Et au vu des dernières minutes du film, on espère que le second volet gagnera encore en ampleur et en rythme, et saura corriger les quelques défauts présents dans ce "Premier Volet".

Et pour conclure : «Victoriae mundis et mundis lacrima». Bon, ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton.