Kaamelott - Premier Volet par Romzor

« Fan de Kaamelott » peut avoir une signification très négative. Certain auront l’image d’une communauté quasi-incestueuse obnubilé par le gourou Astier et incapable de produire des sons cohérent au-delà des répliques de la série. Il faudra s’attendre à des critiques très tranchées. Les unes glorifiant l’œuvre comme une sainte production. Les autres la rejetant systématiquement.

Pour ma part, même si je suis fidèle à Kaamelott depuis ses débuts sur M6 et que je suis certainement capable de réciter par cœur les premiers « Livres » (au grand dam de mes proches), je ne suis pas au point de me refuser à toutes reproches face au glorieux papa de la série.

Pour commencer, je trouve que le drame n’est pas la spécialité d’Astier. Ou plutôt pas sur Kaamelott. Il m’a convaincu sur des films comme « David et Madame Hansen » ou sur ses pièces de théâtre comme « Que Ma Joie Demeure » où les émotions se bousculent. Ici, j’ai trouvé certaines scènes trop forcées comme le flashback Romain qui semble n’être là que pour prouver la valeur du Roi. Les échanges « sérieux » sonnent par ailleurs souvent creux.

D’autre part, certains personnages manquent cruellement de profondeur. Un écueil évidement prévisible vu que la série s’est reposée sur des dizaines d’heures successives alors qu’ici nous avons une œuvre de 2h00. Je pense notamment à l’antagoniste principal, Lancelot du Lac, qui semble n’avoir aucun but si ce n’est d’incarner le méchant.

Enfin, j’ai curieusement trouvé le début lent. Comme s’il fallait un temps d’adaptions pour se replonger dans un univers lointain. Au même titre que le plan de fin sonne curieusement faux.

Pourtant, entre ces deux extrémités j’ai passé un excellent moment car on retrouve toute la recette qui génère l’excellence de Kaamelott.

En premier lieux les personnages qui sont tous aussi nuls et idiots qu’attachants et loyaux ou au contraire cupide et fourbe. Ces deux camps bénéficient cependant d’une qualité individuelle : Un verbe propre. Ainsi, quand certain vont déclarer à tous de bras des phrases latines pompeuses et inexactes pour appuyer leurs propos, d’autres vont alimenter leurs discours de mélange d’expressions populaires complétement incohérentes. Certains vont avoir un champs lexical borné au gallinacé alors que d’autre semble se confondre dans celui de la vulgarité. Bref, un véritable bonheur de retrouver ces individus dont les phrases font mouche.

Bien entendu le cinéma a ouvert les portes de décors et mises en scènes à A.Astier pour son bébé et il nous faut clairement profiter de cette aubaine : On voyage entre des déserts, des forêts enneigées et des châteaux obscurs parfaitement cadrés et mis en scène.

Le grand Ecran et son budget a aussi permis à son réalisateur de se focaliser sur une de ses autres spécialités : La Musique. L’orchestre national de Lyon nous offre une très belle prestation qui accompagne parfaitement l’image.

Bref, je pourrais continuer sur une profusion de qualité mais je conclurais par ces mots :

J’ai adoré ce premier film et je suis impatient de voir la suite de l’aventure menée par le Roi Arthur et son équipe.