Switch to Kryptonite !!

Ça faisait quasi 10 ans que je ne l'avais pas vu... Et force est de constater qu'il est toujours aussi savoureux, voire davantage suite à l'immensité des films de super-héros sortis la décennie dernière...

Bien plus malin et profond qu'il en a l'air, Kick-Ass réussit le numéro d'équilibriste improbable entre la dérision (au fond, les super-héros sont ridicules) et le réalisme pessimiste (jouer au super-héros dans la vraie vie, ça peut faire très mal) pour aboutir au cocktail détonnant : quand quelqu'un de lambda ose "jouer" au héros malgré le qu'en dira-t-on et le risque, alors c'est important (et jouissif) de pouvoir rivaliser avec plus fort que soi!

L'universalité de ce message où le faible est la réalité et le fort la fiction (à moins que ça ne soit l'inverse) donne toute sa saveur à ce film aux moments de bravoure à la BO d'enfer et à la mise en scène bien sentie. Matthew Vaughn sait y faire et tout le dernier tiers du film vaut encore aujourd'hui son pesant de scènes cultes, avec en tête cette séquence où la force de la relation entre une fille et son père (Nicolas Cage à son meilleur), pourtant forgée par la violence, révèle l'importance de l'éducation. Cette scène, rythmée par la sublime "Strobe (Adagio in D minor)", où la violence n'est que l'expression graphique de tout ce qu'un enfant peut faire pour sauver son parent grâce à l'éducation que celui-ci lui a prodigué, vaut à elle seule tout le bien que je pense de ce film.

En surface, Kick-Ass est violent, graphiquement cartoonesque, parfois un peu limite dans ses gags... Dans le fond, c'est sûrement l'un des meilleurs films de super-héros à ce jour. Si, si, osez la deuxième lecture... 10 ans après. ????