Ce mercredi sort sur nos écrans la suite tant attendue de Kingsman: Services Secrets, le carton de Matthew Vaughn en 2015. Pour cette seconde création, sous-titrée The Golden Circle (Le Cercle d'Or en vf), le cinéaste anglais prend un malin plaisir à jouer la carte du fun à fond, en se reposant sur ce qu'il avait instauré avec le précédent film.
Car oui, en allant voir la séance du film, je m'attendais à voir quelque chose d'assez compact et complet, mais Vaughn, maintenant que le concept est connu du public, se permet d'éviter trop de developper quitte à opérer quelques raccourcis pour au contraire se focaliser sur sa réalisation et l'histoire qu'il souhaite raconter. Cela pourrait être vu comme un point négatif concernant la qualité globale du film mais une chose est certaine: ce Golden Circle est un véritable carnage tellement jouissif à visionner qu'on en oublie ses défauts. Cette suite s'éclate à reprendre ce qui a fait le succès de son aîné pour en faire encore plus. Plus impressionnant, plus rythmé et toujours aussi drôle, le film ne déçoit pas. Pour cause, il démarre même sur les chapeaux de roues avec une séquence à couper le souffle, cette course-poursuite londonienne hallucinante qui ne cesse d'être brutale au rythme effréné. Si vous vous rappelez la folie de la séquence à l'église dans Services Secrets, n'ayant aucune crainte car ces passages sont à nouveaux filmés pour la plupart en plan-séquence avec une parfaite maîtrise. Très rapides, ces moments à la frénésie la plus totale sont parfois trop rapide rendant la distinction des actions difficiles à cerner à l’œil nu mais qui, d'un point de vue cinématographique sont carrément bluffantes.
Coté scénario, qui pouvait bien succéder à Valentine, le psychopathe qui voulait faire s'entre-tuer la population, incarné par le délicieux Samuel L. Jackson ? La réponse se trouve au féminin avec la superbe Julianne Moore, elle aussi s'appropriant la panoplie de la grande méchante folle alliée (je suis sûr que vous auriez envie d’un bon hamburger fait maison après la projection) qu'on adore détester. Pour le coup, la création de son personnage permet de coller d'avantage au contexte actuel. Tandis que le premier opus soulevait la question environnementale et de la surpopulation, ici, nous sommes dans un contraste encore plus terrifiant lorsque l'on voit la représentation de la politique américaine (notamment sur le sujet de la drogue qui fait rire jaune lorsque l'on voit le parallèle avec l'actuel système US et son dirigeant). Aux cotés de Mme Moore, les Kingsman ont du renfort avec leurs cousins américains, les Statesman. Avec eux, c'est une poignée de stars qui intègre la franchise: Jeff Bridges, Halle Berry, Channing Tatum et Pedro Pascal. La représentation caricaturale des ricains est tellement assumée qu'ils se permettent de pousser l'humour au maximum et cela passe hyper bien. L'opposition de la british touch et le pur américain s'établit dès la première rencontre, tant l'attitude que dans le langage et ils réussissent à équilibrer les deux homologues.
L’un des autres aspect du film qui plait à chaque fois, c’est sa stylisation de la violence. Graphiques à souhait, ces séquences peuvent parfois choquer les spectateurs mais il faut le prendre au second degrés. Le plaisir à double tranchant est vraiment très intéressant, stimulant le spectateur à chaque instant. Personnellement, j’adore ces effets de création et cette « glorification esthétique » de la violence. Parfois il faut juste se lâcher et profiter. Ces passages au rythme calibré parfois jouant entre ralenti et accélération est un effet que j’adore. Vaughn nous l’a montré avec ses Kick-Ass ou dans un autre registre, 300 de Snyder et sa suite. Ces productions sont folles et n’hésites pas a complètement se lâcher et visuellement, cela offre de parfaits moments d’anthologie.
En conclusion, Kingsman est une suite qui se respecte et respecte son prédécesseur. En jouant la carte de la sécurité, l'équipe créative se prive d'innovations ou de rebondissements qui auraient permis au film de respirer un peu plus. En reproduisant la formule du succès, Vaughn offre un film qui certes, reproduit un certain schéma narratif mais qui est diablement efficace du début à la fin. Un casting impeccable à qui on en redemande. Je suis prêt pour Kingsman 3, déjà annoncé comme marquant la fin de la trilogie imaginée par le cinéaste anglais.
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