Aussi rafraîchissant qu'un Mojito bien frappé !

Malgré les nombreux long métrages que j'ai pu voir depuis mon plus jeune âge, je continue d'avoir régulièrement des aprioris négatifs sur certains types de films, tant et si bien qu'il m'arrive de carrément en zapper certains... Quitte à revenir dessus beaucoup plus tard, et ainsi manquer un bon moment là où tout le monde s'est amusé. C'est malheureusement le cas des comédies en général, et surtout des comédies françaises, pour lesquelles je continue à entretenir une image sévèrement négative. C'est pourquoi vous ne voyez jamais ici de reviews de comédies ou genres équivalents, et c'est d'ailleurs pourquoi j'ai pris soin d'orienter mon site en ce sens. Mais bref, je m'égare un peu...

Tout cela pour dire que Kingsman, à la base, ne faisait pas franchement partie des films que j'avais l'intention de voir, et j'ai d'ailleurs fait l'impasse à sa sortie en salles. Une fois encore, j'étais dans le faux!

Kingsman est une agence gouvernementale britannique très à la pointe qui vient de perdre Lancelot, l'un de ses meilleurs hommes. De nouvelles recrues sont alors rassemblées et formées dans un camp d'entraînement, pour devenir le nouveau Lancelot. Parmi ces recrues, il y a Eggsy, un jeune délinquant à la dégaine de hooligan qui a perdu son chemin. Seulement voilà : son père était un Kingsman lui aussi mort au combat en Extrème Orient lorsqu'il avait dix ans. Et Harry Hart, autrement appelé Galahad parmi les Kingsman, le sait fort bien et croit au potentiel d'Eggsy. Mais le temps presse, et la nouvelle recrue va devoir se montrer à la hauteur pour contrer les plans diaboliques de Richmond Valentine, un criminel d'envergure qui projette de réduire la population mondiale par un odieux procédé...

Kingsman : services secrets... Un film d'action / espionnage / comédie qui arrive un peu là où on ne l'attend pas. Suffisamment drôle pour appâter mais pas assez débile ou burlesque pour que je le zappe (comme pour "Austin Powers" par exemple!), j'avoue avoir un peu hésité en effet. Dans le trailer, il y avait Samuel Jackson affublé en vieux schnok-rappeur-has been, des parapluies pare balles, une nana avec des katanas à la place des jambes... Refroidi par l'horrible "Machete kills" qui donnait dans le spectacle ultra kitsch et années 80, j'avais assez peur de me retrouver en face de quelque chose de similaire...

... Et en réalité, on en est très loin ! Il y a pas mal de références et de clins d'oeil dans ce film, mais certainement pas Austin Powers ou autres films d'action débiles et sans âme. La "croissance" du héros partant du petit con arrogant à l'espion affûté me fait un peu penser à "Wanted : choisis ton destin" (avec Angelina Jolie et James MacAvoy). La scène du recrutement me renvoie aussi vers celle de Men in Black, lorsque le futur agent J (Will Smith) se retrouve au milieu de militaires ultra diplômés et expérimentés.

Mais de nombreux indices jalonnant l'intrigue me font plutôt penser à un véritable anti-James Bond en puissance ! (Dans le bon sens du terme).

Kingsman : un anti James Bond...

Plusieurs éléments le laissent supposer : tout d'abord, il y a les personnages et les éléments scénaristiques qui ne trompent pas. Un méchant criminel ultra stéréotypé (Samuel Jackson habillé en rappeur multicolore qui craint la vue du sang et a un cheveu sur la langue...Plus cliché, tu meurs!) ; une agence gouvernementale britannique dont le siège est camouflé derrière les murs... d'un tailleur faisant des costumes sur mesure ; des armes high tech comme... des parapluies pare balles et des gourmettes-taser ! (La montre laser de James Bond n'est pas loin), la bras droit du méchant dotée de prothèses affûtées comme des lames de rasoir... (fait penser un peu à Requin, le méchant aux dents d'acier de James Bond)...

Puis il y a le scénario : ultra mégalo ! Une super agence d'espionnage qui doit déjouer les plans d'un maniaque dont le plan consiste à distribuer une puce qui rend les gens fous et agressifs... Depuis "GI Joe le réveil du Cobra" et ses nanobots qui dévorent tout, on n'avait rien vu de tel ! Des ficelles tellement énormes qu'on parlerait plutôt de cordées d'alpiniste...

Regardez également les affiches proposées ! Du 100% James Bond parodié...

Et enfin, pour terminer de convaincre les plus sceptiques, il y a la scène de dialogue entre Colin Firth et Samuel Jackson à 56 mn, qui est un habile (et très assumé) caméo de James Bond, avec tous les clichés exacerbés au maximum et un renvoi du film vers son propre modèle. Un vrai délice de finesse parodique !

Avec sa BO entraînante, son rythme effréné et ses séquences d'action esthétisées, Kingsman apporte un véritable vent de fraîcheur sur le monde de l'espionnage, devenu trop sérieux depuis l'arrivée de Daniel Craig dans la peau de James Bond. Et si vous ajoutez un zeste d'humour irrévérencieux, sur un style londonien guindé pur jus, et beaucoup de bonnes accroches narratives, Kingsman se présente comme une réelle bonne surprise à savourer. D'autant que le film sait aussi bien se montrer drôle que violent, et côté violence, on peut dire que le mot surenchère prend ici un tout nouveau sens (dixit la scène tellement what the fuck de l'église!).

CONCLUSION :
Rafraîchissant bien que parfois un peu convenu, Kingsman ouvre des portes qui, depuis longtemps, étaient restées closes. Les portes d'un genre à demi oublié, devenu bien trop dur sans doute à cause d'une actualité plutôt lourde. Ce film est un véritable contrepied à tout ce qui est actuellement produit, même s'il ne manque pas de jongler sur les standards actuels de l'action qui carbure et des scènes de baston ralenties et léchées à l'ordi. En plus de redéfinir l'espionnage, Kingsman parvient sans peine à divertir sans être vraiment crédible (ou en tout cas, juste ce qu'il faut). Et bien que le scénar soit sans originalité voire carrément banal, le second degré suffit à insuffler au film ce qui aurait pu lui manquer s'il s'était contenté de faire dans l'action standard et sans humour.

LIRE LA REVIEW SUR MON SITE :
http://www.unoeilsurlecran.com/#!kingsman--services-secrets/cl76