Adapter l'OAV culte Domination Nakite de Yasuomi Umetsu, réputé pour sa violence graphique et surtout ses scènes porno, était suicidaire. De l'animé original, le scénariste et producteur Brian Cox n'en a tiré que des bribes pour pondre un tout nouveau scénario, préférant exploiter le nom d'une franchise pour en faire un film d'action clippesque pour d'jeunz en manque de produits bariolés.


D'abord confié à David R. Ellis (Destination Finale 2 et 4), retrouvé mort dans sa chambre d'hôtel à quelques jours du tournage, le projet tombe finalement entre les mains d'un ex-clippeur sud-africain reconverti en metteur en scène de quelques petits films méconnus dans les années 2000. Probablement sélectionné sur place pour éviter de payer un nouveau voyage à un autre réalisateur ricain, Ralph Ziman est un gars qui aime les effets de style pourris à base de jump cuts à la Rollerball, de ralentis foutus n'importe comment, de musique techno datée et de séquences d'action illisibles dans une Afrique du Sud que lui et son équipe tentent de faire passer pour rétro-futuriste.


Visuellement, c'est le jour et la nuit avec le film de Umetsu qui s'inspirait, lui, des méfaits de John Woo pour nous en foutre plein la gueule à travers des plans inventifs autour d'un jazz enivrant servant à contre-emploi des images aussi sanglantes qu'explosives. Mais là où l'incompréhension est de mise, c'est quand le scénario change complètement la thématique qui faisait la force du film original : le fait que la pédophilie soit partout et de manière insoupçonnée. Ici, nous avons affaire à un trafic d'ados plus aseptisé qu'un Taken agrémenté d'une guerre de gangs adeptes du Parkour tout droit sortis d'un clip de Die Antwoord.


Quant à la relation déviante entre le commissaire Akai (campé ici par un Samuel L. Jackson bayant aux corneilles) et sa jeune protégée (India Eisley, qui incarnait la fille de Selene dans Underworld 4, piètre premier rôle), elle passera totalement à la trappe. Adapter le projet est primordial, l'édulcorer est évident, lui enlever toute sa substantifique moelle est sans intérêt. En soi, Kite est un très mauvais film, interprété avec les pieds, graphiquement cheap avec une surexposition tentant de maquiller une photo dégueulasse, un produit creux blanchi au détergent et faussement subversif façonné par des incompétents qui pensent que foutre du sang numérique partout suffit à rendre violent une œuvre inoffensive.

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le 23 nov. 2020

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