Faux semblants
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C'est marrant, on ne peut clairement pas dire que je sois fan de François Ozon et pourtant, je ne peux pas m'empêché de mater tous ses films et je vous jure que j'y vais à chaque fois en espérant y trouver mon compte, résultat, je préfère le Ozon plus sensible (Le temps qui reste, Frantz) voire gentiment caustique (8 femmes, Potiche) que le provocateur, parce qu'en fait, quand Ozon essaye de déranger avec ses sujets, moi je m'endors et c'est encore une fois le cas avec L'Amant double qui lorgne sur le Brian De Palma qui lorgne sur Hitchcock - ce dernier étant limité par le code Hays pour dépeindre à l'écran des scènes aussi chaude.
En fait, j'ai eu un peu la même approche ici qu'avec le Grave de Julia Ducournau : quand on n'est pas pris dans le film, tu n'es ni dérangé ni provoqué par le propos et pour tout vous dire, pendant mon visionnage, je voyais littéralement François Ozon devant son ordi en train de se la péter comme un dingue sur comment il allait choquer le public. Parce que oui, ouvrir ton film sur le vagin ouvert de ton personnage, puis faire une transition sur son œil, ça peut choquer, moi, ça ne m'a pas empêché de manger (oui je me suis lancé le film un midi). Premier plan, première gratuité, première ficelle, et les ficelles vont s'enquiller jusqu'à la dernière scène.
A cela, tu rajoutes des personnages d'une fadeur à pleurer, assez lamentablement interprétés par Marina Vacth et Jérémie Rénier fois deux puisqu'il joue des jumeaux à l'opposé dans tous les domaines, ils sont là à déclamer un texte très (trop) écrit avec des prestations sans âmes et sans vie, alors, on pourrait m'opposer que ça correspond aux intentions de son auteur et que c'est même justifiable par la révélation finale
Chloé imagine le double maléfique de son amant parce qu'elle-même vit avec le fœtus de sa sœur jumelle qu'elle a parasité dan le ventre de sa mère
sauf que, justifiées ou pas, tu as le droit de demander plus à des acteurs professionnels qui faillent à transmettre le trouble et l'érotisme des personnages qu'ils (dés)incarnent, probablement aussi un peu la faute de son auteur.
Alors, j'entends bien qu'on est
dans la psyché de la protagoniste
, mais toutes les scènes sensées être intenses sont ridicules à l'écran et tombent complètement à plat
ma Palme pour la scène où Chloé reçoit un cœur, qui se met à battre, j'ai rigolé
Bref, il est évident qu'il s'agit d'un type de film où il faut adhérer dès les premières secondes pour pouvoir profiter de ce qu'il a à offrir - et l'auteur de ces lignes a le plus grand respect pour votre opinion si tel est le cas - comme ce n'est pas mon cas, j'avais plutôt l'impression qu'Ozon se foutait de moi plus qu'autre chose, à vous de voir si vous voulez savoir de quel côté vous vous trouvez!!
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le 5 déc. 2021
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