Une des périodes les plus tristes de l'histoire du cinéma se situe à l'entrée des années trente... ainsi les toutes premières années du parlant sont, sauf rares exceptions, absolument lamentables, surtout en comparaison d’une fin du muet bouleversante de maturité esthétique et thématique.
Par exemple, là, c’est Pabst qui filme du Pierre Benoit dans une adaptation de pacotille multilingue alors que trois ans avant le monsieur offrait au monde Loulou ce qui n’est pas exactement la même chose… Un peu comme si, arrivé à l’apogée de votre âge adulte, vous vous mettiez à balbutier comme un nouveau né, ça doit faire un choc dans votre entourage…
Alors c’est l’histoire d’un officier Français antipathique au milieu du Sahara, il a le charisme d’un haricot vert qui suinterait les miasmes et le cheveu sale, il tombe dans une embuscade et se retrouve prisonnier en Atlantide, et il y a une mystérieuse princesse tout droit sortie de Métropolis qui essaie de jouer aux échecs…
Le côté cité englouti, moi, j’aime bien normalement, même si bon, l’Atlantide au Sahara avec une civilisation minoenne mahométane, faut l’avaler sans sourciller… Mais le problème ici, c’est qu’en dehors de deux ou trois décors mignons qui préfigurent quelques cases de Tintin ou des fortins à la Pratt, on a affaire de la sous-BD sans envergure avec les flonfons militaires en prime.
C’est très mal joué, mal écrit, mal monté et la musique est horrible… Le côté exotico-érotico-désuet est quand même franchement plus bandant chez DeMille et de toute façon, avec un héros fadasse comme ça, on ne pouvait pas faire de miracles…
Je crois que, pour une fois, on a très bien fait d’oublier ce film dans les sables mouvants de l’histoire, ça donne envie de lui remettre quelles pelletés sur le râble d’ailleurs, histoire d’être sûr...