L'Amour
Autant dire que pour un Schwarzeneggérien élevé aux petits Van Damme, L'Aurore n'est pas le choix le plus évident venant à l'esprit. Il est bon pourtant de se faire violence, de dépasser les préjugés...
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le 28 janv. 2011
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Dans mon parcours sur SensCritique je savais que je devrais un jour voir ce film, il est l'un de ceux qu'il faut voir quand on s'intéresse un minimum au cinéma, certains diront même qu'il est inconcevable de se proclamer "cinéphile" tant que l'on a pas vu certains films et L'Aurore en fait partie.
Pour être tout à fait, si je ne suis jamais contre l'opportunité de découvrir une nouvelle oeuvre majeure, d'autant plus quand celle-ci est proposé sur Netflix, j'ai en revanche moins d'enthousiasme à aborder le cinéma muet, par peur de m'ennuyer. Il faut avouer que quand on est issu de la génération Disney, Jurassic Park, Titanic et compagnie, que l'on a longtemps adulé le King Kong de Peter Jackson avant de l'apprécier à la baisse à chaque nouveaux visionnages, L'Aurore ne se présente clairement pas comme un choix évident.
Mais contre toute attente le film se révèle bien plus fascinant que l'on se l'imagine. La scène d'ouverture avec ce plan de la gare nous met tout de suite dans la bain et on sait que l'on va voir un film qui graphiquement en 1927 tentait des choses. L'Aurore jouit d'une maîtrise du cadre et de la scénographie incroyable. Murneau en plein dans le cinéma expressionniste allemand à l'époque ne peut pas traduire les émotions des personnages avec de simples mots, c'est donc les images qui doivent parler, seulement là où on s'attend à voir plusieurs cartons pour exprimer les sentiments des personnages, ce sont les décors, la lumière et l'ambiance qui viennent le faire.
Indiscutablement le film tire toute sa force de ce procédé qui consiste à traduire à l'image des émotions alors non perceptibles. Cette histoire d'amour est belle mais elle demeure relativement simple. Encore une fois il ne s'agit pas là de mettre en scène une banale romance, mais plutôt d'amener le spectateur vers des thématiques plus universelles comme la tentation, l'Eden ou encore le retour à la ruralité, la nature berceau de l'amour. C'est fort, très, très fort. Pourtant si Janet Gaynor est excellente, très subtile dans son jeu et finalement solaire malgré le noir et blanc, George O'Brien malgré des traits charismatiques est tout le contraire de sa partenaire.
On sait que dans les films muets les acteurs avaient souvent recours à une palette de jeux plus marqués, c'est logique puisqu'il fallait se passer de mots. Mais O'Brien ici se révèle trop dans la sur-performance et est souvent à deux doigts de rendre risibles des scènes qui normalement ne devraient pas l'être du tout. Ainsi on voit l'acteur les yeux écarquillés et la démarche lente, j'ai lu une critique dans laquelle l'auteur le comparait à un zombie, c'est malheureusement assez véridique.
Néanmoins ce n'est pas ce que l'on retient de L'Aurore, car le film vient surtout nous rappeler qu'il fut une temps où le cinéma n'avait pas d'autres choix que de se passer de paroles et de couleurs et il était pourtant un art fort. L'Aurore est un film éblouissant !
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Créée
le 10 nov. 2016
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