Le zoom est un outil cinématographique qui fut à la mode dans les années 70. Certains réalisateur l'utilisèrent avec intelligence, imitant la retenue des anciens, d'autres par contre s'y sont lancés comme pas possible. ben oui, il faut bien le dire, l'avantage du zoom, c'est de pouvoir donner l'illusion d'un mouvement de caméra pour moins d'argent (un travelling, c'est cher parce que ça prend du temps à installer les rails en plus des tests à effectuer) ; en plus, le zoom permet d'accroître la zone de flou et en même temps de granuler l'image (logique, une image zoomée n'est jamais qu'un détail agrandi de ce que la lumière envoie à la caméra). L'avantage de privilégier le zoom au travelling, c'est bien sûr la rapidité d'exécution du mouvement. A moins de tourner au ralenti, un travelling ne sera jamais aussi rapide qu'un bon coup de zoom.
"L'homme de la loi" est bourré de zoom. C'en est vraiment pénible, surtout que ça n'apporte aucun sens supplémentaire, ce n'est donc pas un 'mouvement' réfléchi. Michael Winner peine d'ailleurs à donner du rythme à son film. On s'ennuie un peu, les scènes d'action ne sont pas terribles. On ne retiendra au final que le duel final qui semble être le seul intérêt que le réalisateur ait porté à ce scénario. Côté acteurs, Burt Lancaster, je l'aime bien, mais il est un peu trop mou pour jouer une figure charismatique. Un Clint aurait tout changé. Les seconds rôles sont des têtes connues, ils jouent bien, en plus il y a Sheree North qui montre que du haut de ses 40 ans elle n'a rien perdu de sa poitrine généreuse.
Le scénario est un peu alambiqué. C'est-à-dire qu'on apprend assez vite les enjeux, les objectifs, mais que les personnages tournent autour du pot et que des sous intrigues un peu inutiles viennent allonger le film. Pourtant les personnages sont sympas et on a envie de les connaître un peu plus. Il y a aussi des situations pas mal, la meilleure scène reste le duel final bien sûr (quoique la scène depost sex est pas mal non plus). On a aussi droit à quelques punchlines marrantes. C'est d'ailleurs un peu maladroit, on ne s'attend pas à de telles expressions dans un western, même si le spaghetti est passé par là.
Bref, "L'homme de la loi" est un petit western sympa, mais qui est un peu trop mou à cause d'un scénario qui s'éternise, d'une mise en scène maladroite et d'un Burt pas à sa place.