Nous voici donc à L’ombre de Staline, réalisé par la polonaise Agnieszka Holland.
L’histoire un peu vraie et très romancée du journaliste britannique Gareth Jones (celui qui interviewa Hitler) parti enquêter en 1933 sur la famine orchestrée en Ukraine par Le Petit Père du Peuple et l’impéritie du plan quinquennal soviétique (l’Holodomor).
Malheureusement cette Histoire prometteuse est pas mal gâchée par une réalisation empesée et lourdingue. Tout cela est d’un ennuyeux classicisme et ce n’est ni la caméra agitée de tourbillons ni les effets appuyés de reflets dans les miroirs qui sauvent le film. Dommage.
Il en reste quelques miettes Historiques que l’on glane dans la neige : à cette étrange époque où le monde aveugle s’apprêtait à basculer, le scénario oppose deux journalistes. Le noble et intègre Gareth Jones épris de vérité vraie et un autre bonhomme (lui aussi tiré de la vraie vie), l’anglo-américain Walter Duranty corrompu et à la solde des pouvoirs soviétique et ... américain (à l’époque, il fallait favoriser le rapprochement économique entre les deux géants et donc ne pas évoquer les choses qui fâchent).
Curieusement le scénario prend quelques libertés avec la réalité et fait se rencontrer Gareth Jones et George Orwell en train d’écrire La ferme des animaux (sa fable critique du stalinisme ayant fait dévier la cause révolutionnaire).
De quoi nous donner envie de lire ou relire ce petit bouquin ...