Si la fable que porte le film est plutôt bien ancrée dans l'inconscient collectif, le scénario en soi, la façon dont le sujet est traîté m'a vraiment semblé inhabituel. Le début du film surprend vraiment par un ton flirtant entre le comique et... la découverte de l'inconnu. C'est tellement étrangement écrit, c'est tellement surréaliste par moments, que je ne savais pas trop quoi en penser. Puis le récit impose son rythme bizarre au spectateur qui n'a d'autres choix que de se laisser porter par cette histoire fascinante. Bon le récit n'est pas parfait. Il y a de grosses incohérences, il faut le dire! Des incohérences parfois aussi grotesques que dans les derniers blockbusters sortis au cinéma. Mais le scénariste semble en être conscient et s'en amuser, utilisant les grosses ficelles comme un ingrédient à l'histoire: le destin.
Côté mise en scène, c'est bluffant. John Huston m'a épaté. j'avoue n'avoir pas encore regardé beaucoup de films réalisés par ce maître reconnu de tous. Il maîtrise sa caméra parfaitement, offre des prises de vue sublimes en haut de ces montagnes, accompagne ses personnages de mouvements parfaitement orchestrés dans la plus grande discrétion. Les lieux sont bien trouvés et bien exploités. Les acteurs sont très bons. Il est étonnant que Michael Caine, vedette moins en vue que Sean Connery, ait le vrai premier rôle (malgré que ce soit toujours le nom de Sean qui apparaisse en premier au générique ou sur les affiches).
Bref, The man who would be king est un bon film plutôt atypique mais très agréable à regarder même si l'on en devine la fin une fois la fable reconnue. Je regrette tout de même ces facilités et autres incohérences au niveau du scénario, même si elles sont le plus souvent anecdotiques (tel que comment a t il pu retrouver le crâne avec la couronne?), qui auraient pu être évitées aisément. A voir!