Nul n’ignore que le cinéma peut se faire documentaire et politique :
1962, Le jour le plus long : Les USA ont sauvé la planète en 1944 !
1968, Battle of Britain : Certes, mais, à défaut de gagner la guerre, les Britanniques nous ont évité de la perdre en 1940.
1985, Requiem pour un massacre : Faux, Hitler a été vaincu par l’interminable sacrifice des Russes.


Bataille d’Angleterre : 3 000 aviateurs et 27 000 péquins tués.
Bataille de Normandie : 100 000 tués.
Front de l’Est : plus de 30 millions de morts, dont la moitié de civils


Le scénario ne brille pas par son originalité. Oubliez les romances, les dilemmes, les jalousies, les états d’âme de héros torturés... Pas de premiers rôles, mais une brochette de guerriers : un ministre, des généraux, des mécaniciens, des radaristes et, surtout, des aviateurs qui, jour après jour, décollent affronter l’ennemi. De très jeunes pilotes, aux trais prématurément vieillis, qui, s’ils survivent, ont tôt fait de passer pour des anciens. Seule parenthèse souriante, la joyeuse anarchie de Polonais ignorants tout de la langue anglaise, mais que le commandement, à court de chasseurs, est contraint d’envoyer au feu. Une fois n’est pas coutume, les Allemands ne sont pas diabolisés. Ils vivent peu ou prou les mêmes affres. Ils volent et succombent, brûlés, brisés ou noyés.


Vous apprécierez deux écoles de morgue militaire. Les officiers teutoniques, aux uniformes parfaitement ajustées, arborent médailles et galons multicolores. N’éprouvant pas le besoin de se distinguer par la tenue, les parfaits gentlemen anglo-saxons combattent en sportwear.


L’atout du film, ce sont ses avions. De véritables avions, pas des pixels animés en 3D. Ils volent pour de vrai, leurs évolutions sont crédibles. La production ne réunit pas moins de 27 Spitfires, 6 Hurricane, 1 Stuka, 1 Ju-52, 17 He-111 et 28 "Buchon", un Bf 109 espagnol.


Arrêtons-nous sur la figure du boss du Fighter command, le air chief marshal Dowding, 1er baron Dowding, GCB, GCVO, CMG, magnifiquement joué par Laurence Olivier, qui imposa à Churchill une stratégie strictement défensive. Il abandonna la France, replia ses escadrilles et les envoya au compte-goutte, par « petits paquets », sur les bombardiers adverses. Ce discret spirite végétarien, économe du sang de ses hommes, sauva le monde libre, avant d’être viré par ses rivaux adeptes du « big wing », les sorties offensives.

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le 30 juil. 2018

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Step de Boisse

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