La critique complète du film : http://cinecinephile.com/la-belle-epoque-entre-satire-et-nostalgie-cine-cinephile/
Présenté hors-compétition au dernier Festival de Cannes, La Belle époque est le deuxième long-métrage de l’acteur Nicolas Bedos, deux après Monsieur & Madame Adelman (2017). Un deuxième film que le cinéaste introduit comme une satire. La Belle époque débute avec la mise en abyme d’un film dans le film, où les clients d’une agence de reconstitutions d’époques historiques se font attaquer par des hommes de couleurs cagoulés, alors qu’ils sont en pleine reconstitution d’une maison coloniale, servis par des « nègres de maisons » joués par des comédiens. Dès cette scène d’introduction, on reconnaît la patte provocatrice du comédien-auteur et son goût pour les polémiques. Cette première scène n’est que le début d’une fausse mini-série pour une plateforme de streaming digitale fictive que découvre Victor (un Daniel Auteuil mélancolique), un sexagénaire dépassé par l’évolution des nouvelles technologies de notre époque contemporaine. Son fils, réalisateur, lui dit qu’il s’agit d’une « satire ». On pourrait avoir l’impression que Nicolas Bedos nous prévient que ce nous allons voir est une satire sur notre époque et son rapport à la nostalgie.
[...] Au-delà d’être une belle mise en abyme de la magie illusionniste du théâtre et du cinéma, La belle époque nous parle de l’histoire d’amour d’un couple, ce qui était déjà le cas dans le premier long-métrage du cinéaste. Il y a dans La Belle époque une touchante mélancolie qui se dégage de cette nostalgie dont les artifices de la reconstitution en font avant tout une satire sur un moment où tout est prétexte à la nostalgie. Mais il est question d’une douce satire avec un regard bienveillant et tendre envers ces personnages. Nicolas Bedos s’entoure d’une distribution élégante composée d’un Daniel Auteuil bien trop rare, d’un Guillaume Canet très drôle, d’une Fanny Ardant sublime, d’un Pierre Arditi tout aussi touchant et bien d’autres encore, sans oublier Dora Tillier. Une direction d’acteurs exemplaire où l’on ressent un véritable plaisir à voir le cinéaste s’amuser en dirigeant ses acteurs.
Une écriture de dialogues aux petits oignons, oscillant entre une certaine légèreté dans le ton et une véritable mélancolie que la mise en scène finit par emporter avec un sens du romanesque extrêmement plaisant, où la vie devient le théâtre de la nostalgie d’une belle époque.
"Pour son deuxième long-métrage, Nicolas Bedos signe une satire mélancolique sur la nostalgie des souvenirs, doublée d’un bel hommage au pouvoir illusionniste du cinéma, portée par une direction d’acteurs exemplaire."