Oliver Hirschbiegel orchestrait, en 2001, les dernières heures de la vie d'Hitler, alors retranché dans son bunker avec ses proches, dont sa secrétaire particulière. Pari osé, car Oliver humanise Hitler en nous montrant toutes ses facettes : antisémitisme, et surtout l'amitié (qu'il porte à sa toute jeune secrétaire) et l'amour de sa famille. En nous dévoilant cela, Hirschbiegel montre la fragilité extrême d'un Empire en déclin et s'approprie Hitler en lui "pardonnant" qu'il est malade... Ces dernières heures se passent mais ne se passent pas comme les proches d'Hitler le voudraient. Ce "chef" est toujours le chef mais va évoluer au fil de ces heures en une personne beaucoup plus taciturne que jamais : il n'a plus trôt confiance en "ses amis", se referme, et donc forcément, n'a plus aucun contact avec la vie de dehors, la guerre. Il croît la diriger mais reste reclus dans ce mensonge que même ses proches gardent. Le cercle de confiance est brisé. Hitler est tourmenté et une "sympathie" nous est ouverte, transmise. Oliver Hirschbiegel le retranscrit de manière documentaire et ne veut en aucun cas influencer la justice envers le régime nazi (on pense bien sûr au Procès de Nüremberg). Bruno Ganz en Hitler est brûlant de réalisme dans ce rôle (à contre-emploi pour Hitler) qui, je dirai, lui va comme un gant : il fait mouche, et cette performance exceptionnelle met d'applomb directement tout le film. Le casting (Juliane Kohler, Alexandra Maria Lara, Thomas Kretschmann, Ulrich Matthes...), indéfendable est miroitant de toutes parts. L'absence de musique accentue l'atmosphère voulue par le réalisateur. Les scènes de guerre sont admirablement bien filmées et maintiennent l'attention jusqu'au bout. Le cadrage, l'image, les plans sont très bien choisis et contribuent à maintenir cette ambiance noire, lourde, pesante sans être dérangeante pendant toute la durée du film. "La chute", c'est un brûlot et une claque sur l'Histoire de l'Humanité. GRANDIOSE. A ne manquer sous aucun prétexte. Accord parental souhaitable.