Qui ne connaît pas Jesse Owens, l'athlète américain qui a ridiculisé les nazis aux JO de 1936 à Berlin, des JO qu'Hitler souhaitait utiliser comme vitrine de son idéal effrayant.


Ce film raconte une partie de sa vie, entre les premiers entraînements à Cleveland, dans une américaine raciste qui se pose des questions quant à sa participation aux JO de Berlin (un sujet abordé assez largement dans le film, l'opposition des différents avis au sein du comité) jusqu'à son triomphe sur les pistes berlinoises devant des officiels allemands dépassés par ces exploits réalisés par un homme de couleur.


Certaines scènes sont véritablement historiques, comme la photo commune de Owens et de Long, le champion d'Europe du saut en longueur d'alors, allemand, mais peu sensible au charme du nazisme, deux hommes qui devinrent ensuite amis, que Long paya de sa vie puisqu'il fut envoyé sur le front pendant la deuxième guerre mondiale et mourut ensuite en Italie. Un grand moment dans ce film qui manque parfois de profondeur sur certaines scènes et qui n'aborde que par petites touches certaines ambiances de l'époque.


Difficile de faire un film sur Owens sans parler de la ségrégation subie par les noirs dans l'Amérique des années 30, une ségrégation qui durera encore, officiellement du moins, jusqu'en 1965. Certaines scènes du film sont là pour nous rappeler qu'être noir signifiait (et signifie encore, quoique l'on dise) vivre dans un monde à part et que, par certains côtés, cette ségrégation n'avait rien à envier aux théories nazies de pureté de la race.
Même après ses 4 médailles d'or, Owens restera privé de ses droits civiques, bien qu'accueilli en héros à son retour de Berlin, et Roosevelt a refusé de le recevoir, de peur de fâcher certains états du sud juste avant les élections...


Un film finalement assez équilibré, même s'il m'a manqué un peu de corps à l'environnement général (bien que la scène dans le stade de Berlin soit impressionnante), mais les acteurs s'en sortent bien et sont convaincants chacun dans leur rôle.

Philippe_Lebraud
7

Créée

le 8 août 2016

Critique lue 272 fois

Critique lue 272 fois

D'autres avis sur La Couleur de la victoire

La Couleur de la victoire
GigaHeartz
4

Miroir déformant

Lorsqu'on jette un coup d’œil à la filmographie de Stephen Hopkins, on remarque tout de suite que le long métrage dénote pas mal avec les autres, au point de faire presque figure d'attrape-prix...

le 30 juil. 2016

11 j'aime

La Couleur de la victoire
Behind_the_Mask
7

For the love of the Games

La performance est entrée à jamais dans l'histoire. Tout comme la couleur de celui qui a pris la plume pour inscrire ce moment dans l'éternité. Sur les terres de la discrimination et de la tyrannie,...

le 6 sept. 2016

6 j'aime

La Couleur de la victoire
Sofian_DeRochdi
8

Ségrégation nazie

Mes critiques peuvent contenir des spoilers qui seront balisés. Points positifs - Mélange de biopic sportif et de contexte historique - Rythme maîtrisé - Très bon casting - Reconstitution et...

le 12 août 2016

5 j'aime

Du même critique

La Saison des femmes
Philippe_Lebraud
8

La femme est l'avenir de l'homme

De nos jours en Inde, loin de la ville... Cette indication est importante, cette histoire se passe au XXIème siècle, pas au XIXème.. Si les grandes villes indiennes permettent la modernité, aussi...

le 4 mai 2016

9 j'aime

Reign : Le Destin d'une reine
Philippe_Lebraud
6

Critique de Reign : Le Destin d'une reine par Philippe Lebraud

Après quelques épisodes, on se rend compte qu'il ne faut pas chercher la vérité historique dans cette série, qui relate la vie, très romancée, de Marie Stuart à la cour de France, jusqu'à son mariage...

le 8 janv. 2015

7 j'aime

La Taularde
Philippe_Lebraud
5

Prison presque

Une note moyenne pour un film moyen auquel je n'ai pas réussi à croire, même si Sophie Marceau fait des efforts pour paraître dans son rôle. Un rôle inhabituel d'une femme qui se retrouve en prison...

le 17 sept. 2016

5 j'aime