C'était pas terrible... mais j'ai bien cru que ça serait pire après 5 minutes de film... comme quoi faut pas jeter l'éponge trop vite. Mais bon c'était quand même pas terrible.


Mais avant, je dois vous dire que deux choses m'ont vraiment marqué pendant ce film.
1) La ressemblance entre SoKo et Michael Shannon. Bon ça ne se voit pas trop sur Google Image, mais dans le film, chaque fois qu'elle fronçait les sourcils, j'avais l'impression de voir Michael... faut dire qu'elle a un visage très carré, très masculin. Sur scène, elle parvient à adoucir son visage avec du maquillage. Mais bon, elle est quand même mignonne dans le film aussi, du moins avec les cheveux courts. Et puis je doute que Michael Shannon ait un aussi joli cul (niveau poitrine par contre, elle doit avoir le même bonnet que lui, haha.


2) La tronche de Lily-Rose Depp ! Diantre ! On dirait un photomontage : on aurait pris une partie du visage de Vanessa Paradis et une autre partie de Johnny Depp, mélangé le tout maladroitement pour donner... 'ça'. Parce que j'ai eu un peu de mal à la trouver jolie, j'avoue. Elle l'est sans doute, mais à chaque fois je voyais Johnny, puis je voyais Vanessa... brrr ce doit être bizarre de lui faire l'amour, l'impression de faire un orgie incestueuse en n'étant qu'à deux personnes non liées par le sang...


Le scénario est typique du biopic : les auteurs veulent caser un maximum de choses, tant pis si ça donne lieu à des scènes de 2 minutes dont on ne reparlera plus jamais. Le meilleur exemple, c'est le début : on s'en fout royalement de la genèse de l'artiste, ça n'est tellement pas exploité par la suite que ça ne servait absolument à rien de montrer ça. L'intrigue est globalement fort décousue. Il y a quelques passages qui fonctionnent car une sous-intrigue la structure et les conflits prennent de l'importance, mais c'est trop court. D'ailleurs, la fin est complètement naze : sorte de happy end forcé, venu de nulle part. Mais en même temps comment finir le film ? Si ça n'avait pas été ça, ç'aurait été la mort de l'artiste quelques années plus tard, une minute avant l'instant fatidique, histoire qu'on la voit contempler son passé avec un sourire malicieux signifiant "ha je les ai bien tous niqués".


Et la danse ? Ben je pensais que ça serait une sorte de Black Swan franco-belge, je redoutais cela même, et au final on brasse tellement de choses (l'amour, l'entraînement, le dépassement, l'auto-destruction, ...) que la danse n'occupe pas trop de place. C'est d'ailleurs très dommage car j'aurais voulu en voir plus... peut-être qu'il aurait été plus intéressant de se focaliser uniquement sur l'héroïne et sa troupe de danseuses (surtout que bon, la première scène où elles apparaissent on se demande franchement d'où elles viennent toutes ces femmes qui n'ont même pas droit à une ligne de dialogue de tout le film).


Les personnages sont très peu creusés. Au final, le plus intéressant, c'est comte, notamment grâce à tout ce mystère qui l'entoure : d'où vient son addiction, d'où vient sa fortune, d'où vient ce besoin de solitude. Un personnage romantique, tourmenté qui vole la vedette à cette petite idiote qui trouverait bien sa place dans une école d'art contemporain (parce que bon, des nanas qui se ramènent avec un chapeau et décident de danser n'importe comment devant n'importe qui, j'en ai vu quelques unes dans ces lieux d'éducation particuliers).


Les dialogues sont très fonctionnels. Il y a des passages où ça coule mieux, où les personnages paraissent plus vivants, mais d'autres où on sent vraiment la volonté de faire progresser l'intrigue sans perdre une seule minute. Ainsi, les 20 premières minutes sont, à cet égard, catastrophiques.


La mise en scène est satisfaisante. Je le dis avec quelques difficultés car il y a des passages très mal découpés. Mais il y a aussi quelques belles choses à voir. Dont la danse... mais c'est ballot parce qu'il faut attendre la moitié du film (je crois car ma perception du temps est complètement faussée y a tellement de chutes de rythme et puis de temps en temps des petits passages qui passent bien) pour qu'on voit enfin une de ces fameuses danses qui aurait révolutionné cet art. Pourtant elle danse avant ça, mais la réal et le chef op' se sont mis d'accord pour filmer le plus près possible afin que le spectateur ne voit rien du tout. C'est un peu comme les films d'action d'aujourd'hui où on pige que dalle à une scène de combat tellement ça bouge. Et puis après cette belle scène, elle danse encore une paire de fois (seulement) mais y a qu'un seul autre show qui est bien filmé.


La photographie est sympa mais je suis quand même déçu de l'obscurité qui ronge chaque plan : ça manque d'une lumière. Enfin c'est tellement exagéré dans certains plans que je me demande si ce n'est pas le cinéma où il a été projeté qui a un problème. Mais en même temps il y a d'autres plans plus lumineux... donc je ne sais pas. En tous cas j'ai trouvé que ça manquait de lumière au poin de gâcher la lisibilité de certaines scènes. Un bon point tout de même, c'est que l'équipe n'essaie pas d'imiter les américains (comme on voit de plus en plus dans le cinéma français, surtout pour les biopics, avec tous ces filtres jaunes dégueux ; bon, il reste quelques filtres pas forcément les bienvenus mais ça passe mieux quand même)


Les décors et costumes sont très bien. L'équipe a su bien gérer ça, on ne ressent pas trop les limites du budget et l'univers est crédible. Dommage que le scénario ne permette pas d'approfondir justement tout ce qui rappelle cette époque. Par exemple les machines pour elle s'entraîner ne sont que trop brièvement exploitées...


La musiques est trop envahissante. Au bout d'un moment on n'y fait plus trop attention, on s'y habitue, mais ça m'a quand même pris la moitié du film facilement pour parvenir à 'oublier' cela. Parce que franchement, dès que la gonzesse fait un truc, paf, on envoie son thème, à croire qu'ils étaient super fiers de l'avoir composé !


Les acteurs sont bons. SoKo est, comme son personnage, la moins intéressante, peut-être à cause de mises en situations redondantes (elle exprime toujours les mêmes émotions) ; c'est une fois de plus Gaspard Ulliel qui vole la vedette avec un jeu passant de la retenue à l'intensité en un clic. Mélanie Thierry, je l'avais un peu oubliée, faut dire que Léa Seydoux lui ressemble et qu'elle a bien compris qu'il suffisait d'afficher son postérieur pour qu'on oublie son aînée. Damiens fait pas grand chose, peut-être que la réalisatrice avait peur de son accent, elle le fait parler le moins possible, du coup il ouvre juste grand ses yeux et regarde... En fait, je me rends compte que le jeu est très limité pour tout le monde (sauf Ulliel) et je pense vraiment que c'est dû à cette écriture si pauvre des personnages.


Bref, c'était pas terrible. Quelques envolées ici et là, dont une danse très impressionnante (le moment où on se relève de son siège, où on cesse enfin d'arrêter de se demander combien de litres de sperme un homme peut éjaculer sur toute une vie) mais au final, ça reste assez pauvre. Dommage.

Fatpooper
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le 15 déc. 2016

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Fatpooper

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