La déception de l'eau

Avec toutes les critiques dithyrambiques et récompenses reçues, je m'attendais à beaucoup mieux d'un réalisateur que j'aime bien, mais qui m'a déjà déçu avec son précédent "Crimson peak".
Alors là on me vend une histoire d'amour hors du commun et une maîtrise de réalisation parfaite, le point culminant de la filmo de del Toro, sa quintessence transposée en images.

Le souci c'est que ça n'a pas du tout marché avec moi. Hormis le fait que c'est très bien joué et que la reconstitution de ces années froides est réussie, avec une image surannée et une atmosphère bien rendue, je me suis royalement fait chier tout du long !
Pas parce que le film est lent, mais parce qu'il est mou. Grosse nuance. Et aussi parce que pas une seule seconde on ne croit à cette histoire d'amour contre nature. Pas parce qu'elle est contre nature mais parce qu'elle est mal amenée et traitée bien trop rapidement. Et au final les scènes communes entre la créature et la demoiselle muette sont bien trop rares. Franchement c'est pas crédible un instant. Et je parle même pas du côté subversif et transgressif vendu à travers quelques scènes de nus (et non pas de sexe, faut pas déconner !), c'est esthétique mais pas un brin choquant.

Ah et puis ce monstre parlons en. Le parfait croisement entre la créature du lagon noir et l'homme-poisson dans Hellboy (me rappelle jamais son nom !), comme par hasard, poussant quelques borborygmes et apprenant incroyablement vite le langage des sourds-muets.... Pas charismatique pour deux sous.
Heureusement le méchant très très méchant rattrape le coup, et le reste du casting fait du bon boulot, mais si la forme est assez réussie globalement, le fond a des lacunes terribles qui font de ce film une deuxième grosse déception d'affilée dans la filmo de ce réalisateur.