J’ai définitivement trouvé mon premier coup de coeur cinématographique de l’année 2018. La Forme de l’eau ou The shape of water en VO, est le nouveau film fantastique de Guillermo del Toro dont la bande annonce, à première vue, m’avait fait pensé à Bioshock, un jeu vidéo se déroulant sous la mer. Je ne sais pas si Del Toro s’est inspiré du jeu vidéo pour la direction artistique, mais celle ci est clairement très réussie, on évolue dans les années 1950 en pleine guerre froide et American way of life, dans une ambiance bleu/verte que j’ai apprécié.


Qu’es ce que The shape of water raconte ? C’est l’histoire d’Eliza Esposito, une modeste femme de ménage dans un centre océanographique rattaché à l’armée US, qui vit dans un appartement en décrépitude au dessus d’un ciné qui tombe lui aussi en ruines. Eliza a une particularité ( que je n’avais pas saisi dans la bande annonce) elle est muette, probablement à cause d’un traumatisme enfant qui lui a laissé une vilaine cicatrice sur le coup. Elle parle en langue des signes, mais la plupart de l’émotion que le personnage vous fera passer dans le film, ce sera avec de l’acting pur.


D’entrée de jeu, l’introduction fait mouche. Un narrateur, qui est le voisin de Eliza et aussi accessoirement son seul ami, un peintre raté au chomage qui vit seul avec ses chats, annonce qu’il va nous raconter une histoire. L’appartement de Eliza nous apparait submergé donc par l’eau, mais dès que le réveil sonne, on se rend compte que c’était un reve et un effet stylistique. On voit ensuite le quotidient du personnage, qui a un rapport assez étroit avec l’eau puisqu’elle se masturbe chaque matin dans sa baignoire. Car oui c’est ça aussi la forme de l’eau, un film qui bien que fantastique, va aborder plein de thèmes variés et diverses.


Le quotidien du personnage bascule lorsqu’elle découvre que une créature aquatique est détenue dans le centre océanographique, et que celle ci est maltraitée par Michael Shannon, qui incarne une nouvelle fois un méchant dans l’histoire, un colonel qui va perdre ses doigts à cause de la créature, et dont l’ame va pourrir en meme temps que ses doigts rattachés à la Macgyver.


Très vite, Eliza va apprendre à communiquer avec la créature, et va se sentir revivre car elle se sent aimé pour la première fois dans sa vie. Et là l’histoire évolue encore plus. On se rend compte qu’un scientifique de l’institut est en réalité un double agent russe qui veut récupèrer la créature dans le contexte de la guerre froide. Malheureusement, le colonel et le général militaire vont décider d’éliminer la créature pour l’autopsier. Pour Eliza c’est un choc, et elle va mettre un plan en oeuvre pour « sauver » son ami. Le scientifique sera partagé entre le fait de sauver la créature ou de l’éliminer pour que les américains n’apprennent rien.


On entre dans la zone spoilers.


Eliza dans une association improbable avec son meilleur ami peintre et avec le scientifique russe ainsi que sa collègue de travail va faire évader la créature et l’ammener chez elle. Progressivement elle va s’attacher encore plus à lui et finir par faire l’amour plusieurs fois avec la créature. Mais celle ci reste néanmoins encore sauvage, elle mange un des chats du peintre. Pendant ce temps, le scientifique se fait trahir et assassiné et le colonel perd progressivement la raison à cause de son addiction aux anti-douleurs, et la pression de sa hiérarchie pour retrouver la créature. Il finira par retrouver la créature et Eliza, qui a décidé de le relacher dans l’eau des docks. Le colonel les tue, mais se rend compte que la créature, a des capacités de régénération grace à l’eau de pluie et qu’elle peut soigner Eliza. Le colonel mourra des mains de la créature et celle ci partira avec Eliza, et dans un dernier baiser, la sauvera de la mort et transformera sa cicatrice en bronchies pour qu’elle puisse vivre avec lui sous l’eau pour toujours.


On va rentrer dans la partie détaillé du film. Je trouve que la forme de l’eau est une véritable pépite, et probablement un des meilleurs films de Del Toro. Le film aborde plein de thèmes. Furtivement mais il le fait. On parle ainsi du racisme, de l’homophobie ( le peintre et un couple d’afro américains se faisant refouler d’un Drive Inn) de la guerre froide, mais aussi de l’american way of life à travers le personnage du colonel, qui est un méchant véritablement développé. Au début très confiant de lui, mais aussi tortionnaire de la créature, la perte de ses doigts va provoquer un déclic chez lui.


On le verra ainsi dans sa maison parfaite, avec sa femme et ses enfants, mais on a l’impression que le personnage n’est jamais satisfait de sa condition, la preuve, il essaie un moment de menacer le personnage d’Eliza pour obtenir des faveurs d’ordres sexuels de sa part. Le personnage, bien qu’antagoniste, est filmé à travers sa vie quotidienne hors boulot, et c’est intéressant car cela humanise le vilain.


Le personnage du scientifique est assez intéressant aussi, partagé entre son devoir de patriote et sa carrière scientifque, ou le personnage du peintre, qui est au chomage, qui essaie à tout prix de se réinsérer dans une société qui le rejette. Chaque personnage a une backstory, et le personnage d’Eliza en particulier, dont les cicatrices sont probablement le résultat d’un viol étant enfant.


Del Toro filme incroyablement bien, et se permet un moment à la LA LA LAND avec le personnage d’Eliza et de la créature dansant en noir et blanc et faisant des claquettes. Globalement le film est un gros hommage aux années 1950, au cinéma, à la musique... L’eau est omniprésente dans le film, que cela soit dans une baignoire, la pluie, dans le centre océanographique ou encore dans les docks, cela contribue grandement à l’ambiance.


Le film est assez long, mais je ne me suis jamais ennuyé. Je regrette peu de choses, à part peut etre un final somme toute un peu « conventionnel » et aussi quelques facilités, Eliza rentre assez facilement dans le laboratoire ou est détenu la créature. Mais peu importe. C’est chipoter. La forme de l’eau est un excellent film, et ne mérite surement pas 10, mais ce genre de film aujourd’hui est assez rare, alors je le note en conséquence. Il mérite absolument le coup d’oeil et son OST est réussie.


Récapitulatif


Pts positifs
Visuellement excellent
L’OST
L’acting impeccable
Des sous thèmes abordés à travers le fantastique
Émouvant
Poétique
Un bel hommage aux années 1950


Pts négatifs
Un fin un peu conventionnelle... mais quand meme bien réfléchie
Quelques rares facilités
Et c’est tout

SpiderVelvet
9
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le 14 mars 2018

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SpiderVelvet

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