La Forme de l’Eau nous raconte l’histoire d’une femme de ménage muette dans un laboratoire américain top secret des années 50 qui va faire la rencontre d’une étrange créature aquatique.
Guillermo del Toro signe ici un très beau film, dans la droite lignée du Labyrinthe de Pan, où le surnaturel se mêle au réel de manière très organique dans un conte de fées moderne. On retrouve des designs et des archétypes de personnages typiques de l’univers du réalisateur (le méchant de la Forme de l’Eau et celui du Labyrinthe de Pan, la créature et Abe dans Hellboy, entre autres), ainsi que ses thématiques de prédilection : la solitude et la différence. Les personnages sont particulièrement touchants et bien interprétés. Un del Toro pur jus, en somme.
Côté technique, le film est très bien réalisé, avec une composition des plans très soignée et une caméra presque toujours en mouvement de manière très fluide, qui fait écho à l’eau. Mention spéciale également à la musique de Desplat, très française, ce qui créée un décalage avec la dureté de l’Amérique McCarthiste, renforçant le romantisme et la féérie de l’œuvre.
À titre personnel cependant, je n’ai jamais été très sensible à l’univers de del Toro. Je lui reconnais une indéniable originalité et de nombreuses qualités tant dans la forme que sur le fond, mais pour une raison qui m’échappe, la magie n’a toujours fonctionné qu’à moitié sur moi.
Bref, à voir si vous aimez del Toro dans toute sa bizarrerie —ce film n’en manque pas !—. Si vous n’aimez pas ce style, alors autant l’éviter. Et si vous ne connaissez pas... La Forme de l’Eau vaut définitivement bien 2h de votre temps.