Jep, auteur d'un livre réputé mais oublié, réalise à son soixante-cinquième anniversaire (brillante scène d'introduction sur fond de Bob Sinclar, rendant compte de la frivolité l'ayant longtemps entouré) que sa vie est inutile, et qu'il déclare alors "pourrir" celles de ses amis.
Ainsi débute ce récit, partagé entre cynisme, magnificences, critique mais jamais méchant. Servillo nous attache à ce personnage séducteur et désabusé, dépassé par la bagatelle, ne cherchant que la grande beauté au travers de l'inexistant. Pertinemment construit, le film décrit une véritable évolution et une introspection du personnage se montant en douceur contre la société qui l'entoure d'abord enclin à une nostalgie naissante par une scène à en perdre la tête de par une caméra légère et volatile décrivant l'innocence d'un enfant. Cette même innocence qui se voit v(i)olée par cette scène de rage picturale plus qu'étonnante.
L'enfance défigurée, victime d'un profond dégoût envers le monde disparaît ensuite doucement pour laisser place à une visite des plus grand palais romains, luxe devenant commodité, grandeur devenant petitesse, sous des airs fantomatiques, finalement, c'est de l'oubli, du vent. Et puis, vient la mort, et la fragilité de l'homme, sa première faiblesse exposée, scène cruelle décrivant une jeunesse indigne. En fait, nous nous cachons perpétuellement aussi grosse puisse être notre bêtise, notre bêtise n'étant finalement que du vide, notre existence, du néant. Tout ça n'est qu'un truc, du spectacle.