La La Land est un monstre. Un monstre, un géant qui vous engloutit tout entier. Et ce dès cette éblouissante scène d'ouverture, ce plan séquence maîtrisé à la perfection, véritable hommage aux Demoiselles de Rochefort. Le genre de scène qui vous laisse bouche bée et qui vous donne terriblement envie d'applaudir, avant même que le générique ne se soit affiché.

La La Land est un film de passionné, une déclaration d'amour à la musique et au cinéma, ici réunis de la plus belle des façons. Les références abondent, de Gene Kelly et son Chantons sous la pluie aux Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy, en passant par Grease et West Side Story. Quel hommage à la comédie musicale, trop souvent moquée et qui retrouve ici toute la place qu'elle mérite.

La La Land est un film élégant, que ce soit dans cette scène d'audition magnifiquement teintée de mélancolie ou dans l'uchronie finale à la Woody Allen. Toujours, la caméra danse avec les acteurs et à ma place, moi, coincé dans mon siège mais qui meurt d'envie de dévaler les marches du cinéma en courant et de rebondir en sautant sur ces fauteuils rouges jusqu'à me retrouver à faire des claquettes sur la scène.

La La Land est un film qui fit l'effet d'une bombe dans mon cœur. Pas du genre de ces engins qui explosent et qui tuent, mais plutôt de ceux qui remplissent les yeux d'étoiles et de couleurs : un bleu profond, un jaune éclatant, un rouge vif. Profond, éclatant, vif... tout comme le regard d'Emma Stone, qui, associé au sourire de Ryan Gosling, donne toute sa force au film. La véritable force de La La Land réside là, dans ce duo d'acteurs.

La La Land c'est de la guimauve, oui, mais de la délicieuse guimauve, pas celle qui colle aux dents, mais celle dont on redemande. Deux heures durant, il vous sort des plaies du réel pour vous tremper tout entier dans du sucre glace, dans un univers de rêve en carton-pâte qui vous donne envie de faire quelque chose d'extraordinaire, qui vous fait oublier qui vous êtes pour enfin vouloir devenir quelqu'un.

La La Land m'a tout simplement rappelé pourquoi j'aimais autant le cinéma.

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le 3 févr. 2017

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