Après l’énormissime « Whiplash », Damien Chazelle se lance dans la comédie musicale « La la land ». J’en attendais énormément car « Whiplash » est un de mes films préférés, mais aussi parce que le teasing est aussi fort que « The Revenant « l’année dernière. Ma réaction ? Je n’ai pas du tout été déçu ! Voici le synopsis de « La la land » :
« Au cœur de Los Angeles, une actrice en devenir prénommée Mia sert des cafés entre deux auditions. De son côté, Sebastian, passionné de jazz, joue du piano dans des clubs miteux pour assurer sa subsistance. Tous deux sont bien loin de la vie rêvée à laquelle ils aspirent… Le destin va réunir ces doux rêveurs, mais leur coup de foudre résistera-t-il aux tentations, aux déceptions, et à la vie trépidante d’Hollywood ? »
Et pourtant j’ai eu peur dès les premières minutes ! Le plan séquence (très bien réussi d’ailleurs) nous dévoile une scène de comédie musicale assez ringarde avec une musique et des chorégraphies complètement dépassées. J’étais assez dubitatif. En fait, c’est trompe l’œil car « La la land » va s’inscrire dans ce genre et n’aura rien à envier par rapport aux références du genre (« West Side Story » et autres) même si les passages chantés et dansés ne sont pas aussi nombreux que ça.
Damien Chazelle va parfaitement gérer la romance et l’intrigue, va réussir à éviter le piège gnangnan de l’histoire d’amour qui n’est vraiment pas la thématique principale. La thématique principale est en réalité : la compatibilité de vivre une histoire d’amour et vivre pleinement sa passion est-elle possible ? Damien Chazelle va même résoudre certains défauts qui avaient un peu terni « Whiplash », notamment la multiplication de sous-intrigues inutiles. Ici, le tout est concentré sur nos deux protagonistes et ça suffit amplement à notre plaisir. En fait, Damien Chazelle est parvenu à éviter le piège de la naïveté du récit.
Et puis, ce qui fait le charme de ce film c’est qu’il est incroyablement beau autant sur le fond que sur la forme. J’ai rarement été aussi émerveillé devant mon écran de cinéma et cela procure un florilège d’émotions assez indescriptible. Un final qui rappelle le final en beauté de « Whiplash ». Damien Chazelle réalise une œuvre très carrée mais incroyablement légère et rafraichissante. Il ne cesse de multiplier ses techniques de réalisation : le travelling, les plans séquences ….. pour apporter un peu plus de consistance à son propos et à développer cette atmosphère autour de la musique. J’ai également beaucoup aimé le duo Ryan Gosling (dont je ne suis pas forcément fan) et la sublime Emma Stone. Le jeu de ces acteurs est très juste et apporte une touche d’élégance supplémentaire à ce film.
Cependant, il m’a manqué ce côté intimiste de « Whiplash », ce côté au plus près du musicien qui me touchait particulièrement. En fait « La la land » est un peu trop conformiste et Damien Chazelle aurait pu éviter ce genre de facilités, lui qui avait réussi à éviter ceci avec « Whiplash ». Son erreur aurait-elle d’avoir mis la barre trop haute avec « Whiplash » ?
Pour conclure, « La la land » est la claque attendue. Damien Chazelle signe une œuvre digne du genre mêlant beauté esthétique et élégance rarement égalée. Mention spéciale à la sublime Emma Stone. Un petit bémol sur le côté conformiste du « fait pour les Oscars ».