Ce volet m'a de suite donnée envie. D'abord parce que le titre semble être le plus personnalisé ; en effet, tous les autres titres peuvent être interchangeables sans que ça ne pose de problème, du moins lorsque c'est traduit (je ne parle pas Japonais, donc j'ignore si c'est une traduction littérale ou pas). Ensuite parce que, lorsque je cherchais des images pour dessiner une affiche d'un des premiers films de la série, je tombais fréquemment sur des extraits de ce film-ci. À force de voir des images partout, c'était comme une pub, je crevais d'envie d'arriver à cet épisode. Du coup, je craignais aussi d'être déçu comme c'est souvent le cas lorsqu'on est impatient de voir un film. Heureusement il n'en est rien. Au point de considérer que ce 20ème film est un de mes préférés de la saga.


Le scénario est pourtant fort alambiqué. Mais une fois de plus, ça tourne principalement autour des personnages, ce sont eux qui amènent de la complexité parce qu'ils ont chacun plusieurs buts, des buts bien différents qui ne feront que s'entrecroiser par le biais de sabres. Il s'agit ici d'un des films les plus sombres de la saga. Le thème de la soif de l'or n'y est pas étranger : il suffit de voir le comportement de chacun, surtout dans la dernière demi-heure.


Et puis surtout, ce qui fait l'intérêt de ce film, c'est la relation si particulière entre Zatoichi et Yojimbo dont le dénouement apparaît comme inattendu. Mais le dénouement n'est pas forcément le meilleur moment. Yojimbo est un des personnages les plus intéressants de la saga et le voir se confronter au caractère de Zatoichi est un vrai plaisir. Les auteurs jouent très bien de cette situation et ça grâce à une bonne écriture de personnages.


La mise en scène est très plaisante. Cela faisait longtemps qu'on n'avait pas eu droit à un réalisateur aussi impliqué. C'est bien simple, ce film semble être le premier d'une saga tant on retrouve moins facilement les codes habituels. On ne se retrouve pas pour autant dépaysé car les codes sont bien là et surtout Zatoichi reste Zatoichi. Il y a d'ailleurs un beau travail entre les deux acteurs vedettes qui collaborent pour le fil et non pas qui essaient d'être le centre d'attention.


Les combats sont sanglants, les effets sont grotesques, mais je trouve que ça passe, au même titre que dans les western spaghetti, les personnages sont trempés de sauce tomate. Le découpage est soigné, propice à quelques effets esthétiques réussis. Et puis ce village a une bonne allure : triste, glauque, presque comme un village fantôme.


Bref, j'ai beaucoup apprécié ce film. Les situations sont bien trouvées, bien exploitées et puis surtout, les deux personnages/acteurs sont sont bourrés de charisme et tirent le film toujours plus haut. Un beau petit moment de cinéma.


Bonus : http://image.noelshack.com/fichiers/2018/50/7/1544985909-zatoichi-to-yojinbo.jpg

Fatpooper
8
Écrit par

Créée

le 18 nov. 2015

Critique lue 583 fois

2 j'aime

4 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 583 fois

2
4

D'autres avis sur La Légende de Zatoichi : Zatoichi contre Yojimbo

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55