Vu il y a longtemps, j’avais un souvenir assez précis de l’histoire et des personnages, de la grande puissance que le scénario imprégnait sur les émotions, mais finalement j’ai très peu de souvenir du film dans sa structure, par qui il avait été fait, de quelle manière. Je m’étais mis dans la tête que c’était un film de Spielberg, allez savoir pourquoi ! J’avais complètement oublié Frank Darabont. C’est vrai que, dans la mise en scène, cela ressemble beaucoup au cinéma de Spielberg. Comme beaucoup de films fantastiques américains, me direz-vous. Cette ligne verte est surtout similaire dans la conduite du récit, sa structure en flash-back, le tempo que l’histoire prend à se développer.


Il n’en demeure pas moins évident que le film construit quelque chose de singulier : c’est un film bien équilibré, bien foutu, un joli film en conte de fée qui peut plaire à tout le monde. Il n’invente rien mais fait preuve d’une belle efficacité.


Les comédiens sont formidables. Difficile de trouver un acteur qui serait en deçà des autres, tous sont au diapason et jouent leur partition à merveille.


Bien évidemment, celui qui m’a le plus impressionné c’est Sam Rockwell dans un rôle éclatant, tout en exubérance, en vulgarité, un personnage haut en couleur, très marquant. Michael Clarke Duncan me fait penser à Lennie Small de John Steinbeck (dans Des souris et des hommes), un colosse aux pieds d’argile, personnage classique dont le comédien parvient à s’approprier la nature en y ajoutant une grande dose de poésie. C’est toujours un personnage proche de l’enfance, d’une certaine forme de pureté (on le sent également dans la créature de Frankenstein par Boris Karloff). Michael Clarke Duncan pousse cela à son extrême dans la sensibilité mais sans tomber dans le ridicule. Joli travail.


Doug Hutchison est marquant dans un rôle de salopard 1ère catégorie : il incarne très bien sa perversité et sa lâcheté. Lui aussi écarte le péril du ridicule avec aisance.


La ligne verte est un film de conteur et d’acteur. Dans ces deux domaines, il excelle. J’ai éprouvé un grand plaisir de cinéma à le revoir.
Captures et trombinoscope

Alligator
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le 4 mai 2018

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Alligator

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