La loi de la jungle, c'est ce genre de film dont je n'aurai jamais entendu parler sans senscritique tant sa promo est passée inaperçue, sans doute pas aidée par l'approche de Camping 3. Et pourtant c'est une perle, une vraie récréation comme je n'en attendais plus dans le paysage français (je pourrais citer La tour 2 contrôle infernale, mais je ne sais toujours pas si j'ai adoré ou détesté ce dernier). Dans un monde où la difficulté à obtenir un emploi est poussée toujours plus loin, le stagiaire Marc Châtaigne est envoyé en Guyane pour vérifier que le projet de station de ski guyanaise répond correctement aux sacro-saintes normes européennes. Traité avec la même considération que n'importe quel stagiaire, il ne tardera pas à se retrouver perdu entre l'enfer administratif et l'environnement inconfortable.
Qu'est-ce que ça fait du bien d'avoir une comédie qui soit DRÔLE et qui ne repose pas juste sur des dialogues gratuitement vachards. L'humour ne sera ici pas simplement dans le script (quelques répliques risquent de ne plus quitter ma tête) mais aussi dans l'image, dans un montage qui joue des répétitions, dans l'arrière-plan, dans les détails idiots ou les musiques. Les personnages sont bons, en particulier l'huissier qui est mon nouveau héros. L'absurde règne en maître et se joue des dérives administratives hypocrites avec brio. Il y a aussi ce sens du détail qui tue, comme Tarzan qui est attachée à un poteau sans perdre sa clope du bec, ou bien des running gags qui fonctionnent parfaitement pour moi. L'humour du film est varié et si tout ne fera pas mouche, on nage en pleine bonne humeur au sein d'un paysage qui rappelle les bons vieux films d'aventure avec un duo Vincent Macaigne / Vimala Pons qui fait des merveilles.
Je crois bien que je n'avais pas autant apprécié une comédie française depuis OSS 117 Rio ne répond plus, et ça m'a fait un bien fou de juste me laisser porter par les gags. J'ai même trouvé une ressemblance avec l'humour des Nuls, ce qui ne pouvait que me remplir de joie. C'est mon gros coup de cœur de 2016. Cela rend sa distribution rachitique et son échec au box-office d'autant plus rageants.