"Comme si tout ce qu'on avait fait n'avait servi à rien..."

Stéphane Brizé invoque dans La Loi du Marché les problématiques de la crise et ses conséquences humaines avec une justesse aussi glaçante que touchante. D'une austérité clinique, la mise en scène fait se succéder les scénettes dans un courant sec, presque inhospitalier, assumant les frustrations du récit, quelques coups de scalpel dans l'âme de son protagoniste omniprésent qui se noie dans l'enfermement social. Certes proche du documentaire avec ses plans serrés et sa caméra portée, le cadre se révèle aussi viscéralement figurative pour nous plonger dans la subjectivité du personnage, le rythme épousant sa détresse, les jeux de profondeur de champ touchant du doigt son éloignement. Au sein de cette chronique aussi modeste qu'étouffante, la présence considérable de Vincent Lindon amène une bulle d'air, à travers lequel tout passe par les yeux et la posture, pion des tortures insaisissables d'une société qui dépose une cible sur chaque dos.


http://shawshank89.blogspot.fr/2015/05/critique-la-loi-du-marche.html

MaximeMichaut
7
Écrit par

Créée

le 29 mai 2015

Critique lue 228 fois

3 j'aime

MaximeMichaut

Écrit par

Critique lue 228 fois

3

D'autres avis sur La Loi du marché

La Loi du marché
guyness
2

Le diable s’habille en pravda

Le diable se niche dans les détails. Le film de Stéphane Brizé est une somme de détails, épars et étirés jusqu’à la rupture (de cohérence narrative, mais aussi celle de la patience de votre...

le 31 mai 2015

77 j'aime

52

La Loi du marché
mymp
5

Thierry Wimmer

Recette du parfait mijoté de social (à la française) accompagné de sa sauce aigre. Pour commencer, prenez un fait de société qui a du sens, dans l’air du temps, un truc important sur la société...

Par

le 24 mai 2015

58 j'aime

9

La Loi du marché
Grard-Rocher
7

Critique de La Loi du marché par Gérard Rocher La Fête de l'Art

La famille Tabourdeau vivait "correctement" malgré l'infirmité de leur fils mais un beau jour Thierry le mari perd son emploi. La situation financière se dégrade très vite d'autant plus qu'à...

44 j'aime

25

Du même critique

Un homme idéal
MaximeMichaut
5

"Le sable était noir..."

À l'image de son titre fraudeur, Un Homme Idéal patine prévisiblement sur ses ambitions de thriller référentiel, mésaventure romantique d'un plagiaire glissant sur la pente rocambolesque du crime...

le 25 mars 2015

23 j'aime

The Homesman
MaximeMichaut
8

Critique de The Homesman par MaximeMichaut

THE HOMESMAN est un sublime western empli de folie douce, où Tommy Lee Jones encre son talent de metteur en scène en brouillant avec talent les limites entre réalisme et fantastique, âpreté et...

le 19 mai 2014

15 j'aime

Baby Driver
MaximeMichaut
8

Des promesses à tenir et des miles à parcourir avant de revivre

Fraîchement rejeté du projet Ant-Man par l'écurie Marvel, Edgar Wright s'est lové dans l'un de ses amours majeurs de cinéma, The Driver de Walter Hill, pour enfin donner naissance à un projet vieux...

le 22 juin 2017

13 j'aime