Jeunes de banlieue
Un film social évidemment convenu mais qui a le mérite de traiter certaines problématiques de façon pas trop sectaire avec souvent des épilogues ouverts teintés d'ironie. Le problème c'est qu'on...
Par
le 27 août 2019
16 j'aime
5
Michel Leclerc , metteur en scène du Nom des gens , que je n'avais pas beaucoup aimé, aborde ici, avec une tendresse énorme, une représentation de vie de quartier parisien populaire, sorte d'instantané abordant des sujets d'actualité comme l'état de l'école républicaine, l'abandon de certains quartiers, la mixité... Michel Leclerc défend clairement les écoles publiques et le vivre-ensemble dans les banlieues. L'histoire qu'il nous propose confronte les idéaux d’un couple de bobos au réel. Durant la première heure, il décape les clichés avec fantaisie. Édouard Baer, formidable en anar ébouriffé et lunaire, irresponsable et tyrannique par ses certitudes, ainsi que Leïla Bekhti, terrible en mère inquiète et revendicative , sont très drôles. J'ai eu quelques difficultés à croire à ce couple original pendant cinq minutes. Comment imaginer cette jeune femme avocate en couple avec un vieux anar punk . Mais, très vite, la complicité entre les deux acteurs emporte le film .Michel Leclerc brode une comédie réjouissante, se moquant gentiment de la gauche bien pensante mais aussi des communautarismes . Il aborde un tas de sujets d'actualité et le film déroule alors une première heure à mourir de rire avec ce personnage d'Edouard Baer, toujours extra ou ce petit garçon qui dit vouloir devenir homosexuel parce que c'est tendance , cette grande fille qui s'adresse à sa belle-mère si méchamment qu'elle doit prendre ça pour des compliments, cet exercice d' intrusion avec ce stéréotype de professeur des écoles, ce directeur d'école complètement perdu ou cet extraordinaire entretien dans une école privée .On passe de l'école à la maison mais aussi par le jardin partagé. A force de se moquer à la fois de notre société, de notre époque et de nous, il se dégage du film quelque chose de sympathique qui cache une tendresse énorme. Cette double lutte des classes contenue dans le titre va pourtant, dans le dernier tiers du film, s'essouffler , en nous laissant retrouver , comme souvent en ce moment ,tous les artifices de ces résolutions pleines de bienveillance à la mode. Passons sur les stéréotypes de l'école qui font toujours rire et qui ne sont pas loin de la réalité de ces quartiers. "Ne vous inquiétez pas pour vos apprenants" dit à la fin du film cette jeune institutrice à son directeur blessé. C'est très drôle. Michel Leclerc nous propose un dernier tiers du film qui tombe malheureusement dans le discours moralisateur bien pensant avec ces vêtements que l'on noue ensemble afin de former une cordée de secours pour évacuer le pauvre directeur d'école pris dans les décombres d'un éboulement de sa propre école. L'image symbolique est très belle mais c'est déjà vu et tellement utopique. Plein de bonnes intentions, ce film ne peut s'empêcher cependant d'abonder en clichés. Derrière cette caricature, il y a pourtant une vraie loufoquerie et une certaine originalité dans la liberté de ton sur tous ces sujets qui aurait pu emmener le film finalement là où l'on ne l'attendait pas. La réalisation est aussi assez banale . Le film n'évite pas les stéréotypes et les préjugés dans sa représentation de l'école. Ce qui est un peu normal pour une comédie.La bande son est sympathique et éclectique puisqu'elle nous permet de passer de J'encule le pape à cette jolie chanson de Jeanne Cherhal. Avoir passer un bon moment avec un petit film français ,dans le paysage cinématographique actuel, c'est déjà très bien.
Créée
le 7 avr. 2019
Critique lue 941 fois
3 j'aime
D'autres avis sur La Lutte des classes
Un film social évidemment convenu mais qui a le mérite de traiter certaines problématiques de façon pas trop sectaire avec souvent des épilogues ouverts teintés d'ironie. Le problème c'est qu'on...
Par
le 27 août 2019
16 j'aime
5
Quiconque évoque Michel Leclerc se réfère immédiatement à La nom des gens, en oubliant qu'il est aussi, entre autres, l'auteur de l'hirsute Télé Gaucho. La lutte des classes est en quelque sorte son...
le 5 avr. 2019
15 j'aime
Une nouvelle fois Leclerc veut faire tomber les barrières entre les classes et les peuples qui constituent la France. Ses personnages vivent en appartement dans Paris, seulement ils ont un projet...
Par
le 15 oct. 2019
14 j'aime
Du même critique
En Oregon en 1851, tout est assurément barbare. Voilà plongé le cinéma de Jacques Audiard dans ce parcours initiatique au coeur d'un western crépusculaire. Deux frères, deux tueurs ,John C. Reilly...
Par
le 5 oct. 2018
5 j'aime
Voilà une histoire d’amour et d’addiction somme toute assez classique. L'histoire d'amour , inspirée de faits réels, est touchante. Elle bénéficie de l'interprétation brûlante de Céline Sallette et...
Par
le 11 mai 2019
4 j'aime
Au début, on pense à des collégiens qui cherchent à humilier leur professeur de français remplaçant interprété par Laurent Lafitte, après le suicide du titulaire. Ils forment la brillante classe de...
Par
le 17 janv. 2019
4 j'aime