Dialectique et intelligence politique

Au fond, tout est dans le titre du film : dialectique, contradictions, antinomies.

C'est vraiment pas mal du tout. Très drôle, et surtout très intelligent et intéressant dans la manière de se confronter pleinement aux antinomies qu'engagent les enjeux de ce sujet sur l'école républicaine. Je ne sais pas si le film est optimiste ou d'un pessimisme grave, larvé. Le film se termine sur un happy ending téléphoné mais qui est conscient de cette "artificialité" puisqu'il embrasse pleinement l'absurde (la scène d'escalade), se terminant par ailleurs sur un gag attendu (l'école qui tombe en ruines faute de moyens) qui se conjugue avec un symbole terrible, celui de l'effondrement de l'école publique et des idéaux qui y sont attachés. Une dialectique finale indépassable, on pourrait penser que Leclerc se désengage, mais là j'ai envie de croire que c'était ce qu'il y avait de plus judicieux et de plus courageux à faire : un problème qui ne révèle que des noeuds gordiens, et une série de malaises sur des problématiques qui se multiplient et qui dialoguent entre elles, tout en embrassant efficacement le registre comique et en évitant la posture du petit malin cynique ou inversement du donneur niais de leçons.