Un homme arrive dans une auberge en pleine montagne avec une main en moins et un coffret sous le bras. Il raconte son histoire à un auditoire médusé. Cette version du mythe de Faust, tirée d'une nouvelle de Nerval, est l'un des meilleurs films fantastiques français de l'histoire mais il est vrai qu'il y a eu peu de tentatives. Il est encore meilleur en le revoyant et en appréciant le jeu d'un excellent Pierre Fresnay et l'apport des seconds rôles de Josseline Gaël à Roquevert, en passant par Larquey et l'admirable Gabrielle Fontan (voir Le val d'enfer, toujours de Maurice Tourneur) pour une courte scène mémorable. Climat expressionniste de rigueur et rythme endiablé (c'est le cas de le dire) avec pour point culminant une scène de masques qui fera peut-être sourire les amateurs des effets spéciaux modernes mais qui dut dans les salles de fort impressionner dans les salles de cinéma durant l'Occupation. Ce film est à coup sûr l'un des meilleurs de la firme Continental, juste derrière Le corbeau, La vie de plaisir et Pierre et Jean.