Embaumé dans l'ennui.

Un jour, le studio Universal a remarqué que ses concurrents avaient leurs personnages, leurs sagas, et surtout, qu'ils gagnaient beaucoup d'argent ; je parle en particulier des super-héros. Mais, étant donné que le studio n'a pas de tels personnages, il a par produit des tonnes de films fantastiques, de Dracula à Frankenstein, en passant par la créature du lagon noir ou des loups-garous, et bingo, le Dark Universe est né avec ce projet de réactualiser ces monstres d'antan, dans un univers commun.

Honneur donc à La momie, qui n'a rien à voir avec les films de Stephen Sommers (à un clin d’œil près), et quoi de mieux pour lancer une saga qu'un acteur de renom, à savoir Tom Cruise.
Ce dernier joue un militaire qui va réveiller par inadvertance une momie, avide de vengeance, et qui va posséder le beau Tom, qui n'a pas envie de devenir sa chose, le tout sous l’œil très intéressé d'un Dr Jekyll qu'incarne Russel Crowe, qui prend de plus en plus de poids au fur et à mesure de ses rôles.

Ne brisons pas le suspense plus longtemps ; La momie n'est pas un bon film. Et ça me fait mal de le dire, car dieu sait que j'aime Tom Cruise, mais là, il pousse du coude quiconque traine sur l'écran, ou alors qui sont réduit à des utilités. Pauvre Annabelle Wallis, que j'adore dans Pinky Bleaders, réduite à courir où à s'étonner sans arrêt. Il y a aussi Jake Johnson, qu'on connait dans New Girl, et la momie est jouée par une Sofia Boutella plutôt convaincante. Le personnage, au départ un cadavre momifié, prend de plus en plus de force et forme humaine en aspirant l'énergie vitale des humains qui la croisent, une des rares bonnes idées du film.

Car pour le reste, c'est du vu, revu et archi-revu, qui n'invente rien, et une scène spectaculaire comme la chute de l'avion en zéro gravité ne procure aucun frisson. Le cahier des charges Tom Cruise est là, à savoir qu'il court, qu'il est (torse) nu, et que son personnage, si il est présenté au départ comme un salaud, est finalement un cœur tendre : à part le pognon, qu'est-ce que ce film va apporter à sa carrière ?
Quant à la menace, induite par l'affiche par un Londres qui est à feux et à sang, arrêtez-vous là ; rien de tout ça, ce ne juste qu'une tempête de sable et des vitres brisées, avec le minimum de victimes...

Il reste les indices disséminés ça et là pour les suites du Dark Universe, dont une fin ouverte, l'humour du personnage de Tom Cruise, Russel Crowe qui a l'air de devenir le Nick Fury de cette saga, mais c'est un film totalement inutile, faisant bien mal démarrer ce nouvel univers ... sale !