La Passion du Christ : La perversité de Gibson

A la sortie de La Passion du Christ , Mel Gibson avait fort à faire pour pouvoir dépasser des films relatant la vie du Christ avec l'Evangile selon Mathieu de Pasolini ou encore La dernière tentation du Christ de Scorsese. Cependant Mr Gibson décide de relever le défi en mettant en faire de lance sa croyance pour la religion catholique.

Il se lance alors dans une adaptation qui sur le papier pourrait allécher avec un film entièrement tourné en araméen ainsi qu'en latin. Ce monstre de la production américaine ayant déja réalisé l'épique Braveheart et joué dans le très controversé Mad Max livre alors un film esthétique et moderne dans son image.

Cependant ce sont la les seuls avantages du film...

Gibson à l'inverse de ses confrères Pasolini et Scorsese opte uniquement pour le chapitre de la crucifixion de Jésus et c'est en cela que le film va subir une chute des plus destructrices.
Tout d'abord , le film se voulant réaliste , Gibson va choisir une mise en scène ultra violente qui sur certains plan le perdra comme l'usage d'un fouet muni de lames de rasoir ... Ce type d'arme n'existant pas à l'époque . Ceci est dommage que le film soit pensé dans des détails tel que le langage araméen mais qu'il ne puisse pas retransmettre une ambiance d'époque dans le seul but de délivrer de la violence accrue et inadaptée.

D'autre part le film ne se veut finalement pas être un récit racontant les dernières heures mais plutôt un vulgaire film d'horreur n'étant "légitimé" que par la présence du fils de Dieu : Jésus. Gibson passe totalement à côté du propos en ne nous introduisant en rien à l'histoire et nous posant quasi instantanément dans un mécanisme d'enchainement de sévices toutes plus fantasques et insensés les unes que les autres.

La plupart des personnes connaissent le calvaire ayant été subi par le Christ cependant beaucoup ne connaissent son passé qu'avec inexactitude alors pourquoi ne rester borné qu'à une souffrance connu de tous ?

Mel Gibson est dans un exercice de style pour former sa propre pâte artistique mais passe hors propos face au mastodonte auquel il s'attaque. Il ne livre à travers ce film en aucun cas son adaptation personnelle du calvaire du Christ mais nous montre à quel point son antisémitisme le pousse à une surenchère de violence sans intérêt. Si son thème était de montrer des sévices dignes de certains films de tortures , il n'avait alors aucun intérêt d'y intégrer le Christ hormis pour attirer plus de personnes dans les salles obscures en vendant son film comme un hommage sincère à "l'envoyé de Dieu".

Si Dieu existait aurait il voulu que l'on raconte la vie de son envoyé dans un bain de sang et de violence alors que sa religion délivre un message de paix ?

Gibson passe à côté de son propos et de sa religion tout comme les chevaliers revendiquait légitimement les croisades au nom de la religion...

Il reviendra par la suite derrière la camera pour un film (Apocalypto) du même acabit mais beaucoup plus orienté sur une aventure ne se voulant pas réaliste et le procédé de l'ultra violence lié à son esthétisme atypique fonctionnera alors cette fois ci.
Shauni_Tarantino
3

Créée

le 8 déc. 2014

Critique lue 636 fois

Critique lue 636 fois

D'autres avis sur La Passion du Christ

La Passion du Christ
Flagadoss
8

Haters gonna hate.

Toutes les personnes qui ont trashé le film avec des arguments fallacieux peuvent directement commenter en bas de page "Olol nazi c'est un film antisémite.". Oui, car j'aime bien commencer une...

le 11 janv. 2011

104 j'aime

37

La Passion du Christ
DjeeVanCleef
9

José t'es naze, arrête

Déjà, t'achètes un Blu-ray en magasin, la peau du baigneur, tu peux me croire. Et t'as beau chercher partout, j'écris bien partout, pas moyen de trouver la VF. T'es bien installé, le joufflu vissé...

le 10 déc. 2016

75 j'aime

56

La Passion du Christ
Tom_Ab
8

Le temporel et le spirituel

Le film se veut réaliste. Mais pour un film sur le mysticisme, sur un personnage aussi mythique, mystérieux et divin que Jésus, il y a rapidement un problème. Le réel se heurte à l'indicible. Pour...

le 26 déc. 2013

60 j'aime

4

Du même critique

Irréversible
Shauni_Tarantino
10

Un voyage au coeur de l'animalité de l'Homme ...

Festival de Cannes 2002, année ou Le Pianiste de Roman Polanski décroche la palme d'or ; Année ou Bowling For Columbine de Michael Moore est récompensé et édifié comme un pamphlet de l'Amérique...

le 4 déc. 2014

7 j'aime

2

Knock Knock
Shauni_Tarantino
7

" Knockin on Inferno's Door "

Après plusieurs années d’inactivité derrière la caméra, Eli Roth revient sur nos écrans dans le but d’esquisser nos futurs cauchemars. Après un Cabin Fever rempli en clin d’œil du cinéma de genre...

le 30 sept. 2015

6 j'aime