Depuis la sortie du livre de Pierre Boulle en 1963, La Planète des Singes aura connu plusieurs vies, plus ou moins réussies, que ce soit sur grand ou petit écran, et après l'échec de la version de Tim Burton, on se retrouve maintenant avec une saga débutant sur les origines des événements initialement racontés.
Se chargeant de la mise en scène, Rupert Wyatt place son film dans notre époque où l'on va suivre la façon dont un singe, avec l'aide d'un scientifique, va s'humaniser pour suivre une évolution menant peu à peu à la prise de conscience. C'est là d'ailleurs que le film est réussi, dans la façon dont les singes, par le prisme de César, vont peu à peu se rendre compte de l'animalité de l'homme, ainsi que de leur humanisation à eux.
Sans jamais être réellement transcendante, l'oeuvre reste totalement maîtrisée, avec un Rupert Wyatt sachant bien mener son récit au rythme de l'évolution des singes. Il sait prendre son temps pour bien mettre en avant la cohabitation puis les échanges entre les primates, privilégiant les personnages à l'action, et ce pari est réussi. L'écriture est plutôt de qualité, et il arrive à la sublimer, sachant créer des liens entre les protagonistes, pour finalement en faire ressortir diverses émotions, que ce soit la sympathie, la tendresse ou l’empathie.
N'hésitant pas à rendre hommage, plus ou moins subtilement, à l'oeuvre de Franklin Schaffner, Rupert Wyatt signe-là un prometteur début de saga où l'on va suivre l’avènement des singes de manière chronologique (et il fait assez vite oublier les laborieuses suites des années 1970). Il s'appuie aussi sur un visuel de qualité, que ce soit dans les effets spéciaux ou dans le cadre de l'oeuvre, ainsi que sur un casting en béton, emmené par un excellent James Franco et un Andy Serkis impressionnant grâce notamment à la motion-capture.
En revenant aux origines de la Planète des Singes, Rupert Wyatt signe une oeuvre plaisante à suivre, intelligemment mise en scène et en image, avec son petit lot d'émotion, ses quelques moments de tensions ainsi que de très bons comédiens.