Antoine Fuqua ne m’avait que moyennement convaincu avec ses deux derniers films que je trouvais divertissant, mais qui pour moi ne valait pas plus. Autant dire que La rage au ventre a été un véritable Uppercut…
Bien reçu, mais sans exploit, aux US, La Rage au ventre me laissait perplexe par son sujet qui me semblait déjà vu. Celui d’un boxeur star, champion du monde a de multiples reprises et n’ayant jamais perdu, qui voit sa femme mourir devant ses yeux à cause d’une balle perdue dans une vulgaire rixe entre boxeurs rivaux. Au fond du gouffre, on lui enléve sa fille pour qu’elle soit gardés par les services sociaux. Il va alors se battre pour remonter la pente.
Et c’est là toute la force du film. Délaissant l’action au profit d’un drame des plus humains, Antoine Fuqua met en scéne un film d’une justesse incroyable. Porté par un Jake Gyllenhaal tout simplement ahurissant dans la peau de Billy Hope (l’intensité qu’il met dans son jeu est incroyable), le film dresse le portrait d’un homme contrôle par sa rage et à qui tout réussit. Mais un homme qui aime tellement sa femme, et qu’elle aime autant en retour, que sa perte le brise et le détruit totalement. En quelques heures, quelques jours, il va tout perdre, être mis KO sans espoir apparent de se relever. Sauf un, la perspective de revoir sa fille. Et c’est ce qu’il va traverser pour la voir qui va compter pour nous. Alors oui, vu en terme d’image et de manière superficielle, on pense forcément à tout les autres films de boxes. Mais ils ont surtout l’avantage de tous trés bien traités de divers drames sociaux ou personnel. Et celui-ci est excellent dans le genre.


Ecrit par Kurt Sutter (le papa de Sons of Anarchy), La rage au ventre en conserve la profondeur de ses personnages et la puissance de leurs émotions, la rage contenu qui explose sans rien épargner. Et la souffrance qui détruit tout. Les fans de la série y reconnaîtront quelques points communs et seront surement aussi surpris que les autres quand ils commenceront à verser une larme devant un Billy Hope hurlant de douleur à la perte de sa femme, ou simplement devant le parcours d’un homme qui doit absolument se battre pour récupérer tout ce qui compte pour lui : sa fille. A ce sujet, le combat final, par ailleurs trés bien filmé, est finalement anecdotique et ne servira que de soulagement. Mais il suffit à nous rendre heureux pour ce qui reste un simple personnage de cinéma. Chapeau Bas.

DavidRumeaux
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le 24 juil. 2015

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