Jusqu'à il y a peu, je n'avais rien vu de Woody Allen - et je le confondais avec Andy Warhol parce qu'ils ont presque le même nom ; puis j'ai vu Minuit à Paris et, quand j'ai voulu prendre mes renseignements sur le réalisateur, je n'ai pas trouvé de banane ou de Diptyque Marilyn. Mon monde s'est écroulé, il ne me restait plus qu'une chose à faire : regarder la Rose Pourpre du Caire, qu'une amie m'avait conseillé en même temps que Minuit à Paris.

Dans un film comme dans l'autre, j'ai une arrière-pensée perplexe, il y a toujours un petit quelque chose pour manquer l'accomplissement des bonnes idées. Mais restons sur la Rose Pourpre du Caire.
Cecilia, une jeune femme mariée à un homme totalement dépendant de lui, perd son emploi, ce qui, dans l'Amérique de la Grande Dépression, n'est pas inhabituel. Elle n'a plus grand-chose à faire que de vaquer dans les rues et aller au cinéma. C'est ainsi que Tom, un des personnages d'un film qu'elle voit pour la cinquième fois, finit par tomber amoureux d'elle et quitter l'écran pour s'enfuir avec elle.
On a donc un scénario très intéressant avec sa mise en abyme, ses contrastes entre vraie vie, vie rêvée et (dans une moindre mesure) la vie des grands, ce qui donne place à des situations parfois dramatiques parfois cocasses. Mais sans le jeu des acteurs, tout ça ne donnerait rien du tout : si certaines scènes sont bonnes voire très bonnes, c'est l'ensemble qui souffre d'un manque de souffle, et il faut bien dire que le film est, du début à la fin, extrêmement prévisible.

Ce qui accorde au film son sept de divertissement, c'est donc définitivement les acteurs. Cecilia, par exemple, autant, j'ai détesté sa voix, autant, je suis fascinée par tous les plans où elle regarde un film. Ses expressions changent doucement, on la sent passer de sa vie au monde qui la happe de manière presque indiscernable. Et puis il y a Tom-Gil, donc l'acteur adopte des postures vraiment adaptées en fonction du personnage, et surtout, il y a Emma, la prostituée, qui, d'une manière ou d'une autre, m'a vraiment touchée. Elle fait partie de ces personnages secondaires qui mettent un instant l'intrigue entre parenthèse.

Ce n'est donc pas un chef-d'oeuvre que nous offre Woody Allen, et je n'ai pas perdu grand-chose à ne pas savoir qui de lui ou de Warhol avait fait quoi, mais entre les acteurs et une musique contre laquelle je ne peux rien, je dois admettre que j'ai passé une agréable soirée à regarder la Rose pourpre du Caire.
poko
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le 4 mai 2013

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