Avec une Catherine Deneuve qui passe la moitié du film derrière un bureau et un Benoît Magimel avec de faux airs de Sean Penn, il va sans dire que La Tête haute d'Emmanuelle Bercot a de quoi surprendre.
Le film social est un sujet que l'on aborde énormément, voir même trop, dans le cinéma français et le petit écran. Il y a du bon et du moins bon, quand au cinéma on nous propose l'excellent Polisse, la télé nous a quant à elle gavé depuis des années de série comme L'Instit', Famille d'Accueil et j'en passe. La faiblesse justement de La Tête haute c'est qu'il se rapproche plus de L'Instit' que de Polisse, sans être cependant un mauvais film. Ce dernier possède de belles fulgurances de jeux et le casting pour sa majorité est tout à fait juste.
Malgré tout ce qui gêne un peu dans ce film c'est son côté ultra caricatural. Bercot est à l'aise dans la fable, elle nous l'a montré avec Elle s'en va, elle sait diriger ses acteurs, mais elle peine vraiment à sortir des sentiers battus. L'histoire de Malony nous a été conté maintes fois, et malgré toute la bonne volonté de la réalisatrice pour nous la rendre plus captivante et pertinente que d'habitude, on s'attend presque à voir débarquer Gérard Klein.
J'exagère bien sûr, mais tout de même, La Tête haute ne propose rien de vraiment original. Il dépeint un misérabilisme social de manière souvent grossière. La faute à une Sara Forestier insupportable du début à la fin. La mise en scène est là cependant, Bercot sait structurer son montage et les nombreuses scènes chez la Juge, incarnée par une Deneuve remarquable, ne se ressemblent pas. Quant au jeune Rod Paladot il se révèle avec justesse et charisme dans un personnage simple mais bien écrit.
Néanmoins il est difficile de défendre plus ce film qui malgré sa mise en scène, ses acteurs et la bonne volonté de sa réalisatrice, ne nous propose rien de plus que ce que l'on sait déjà du film social. Ce n'est pas déplaisant, mais cela manque un peu d'originalité.