Allez, je remonte à 4 ce navet. Parce que je viens de lire quelques remarques de Stephen King à son sujet, qui valide en quelque sorte les concessions qui ont dû être faites, vis-à-vis de l'adaptation du livre au film.
Ma critique était à la base d'une condescendance affichée, affinée sur la fin d'une petite présomption.
Je suis même pas en colère. L'oeuvre de Stephen King reste intacte,
puisqu'elle n'est qu'à peine frôlée ici. La plupart des tomes ne sont
même pas abordés, et c'est finalement tout ce qu'on leur souhaite,
qu'ils ignorent tout de ce que j'ai vu, qu'ils reposent dans ma
bibliothèque, et n'attendent plus que moi, pour longtemps.
Les grands thèmes aussi restent immaculés, le ka, le ka-tet, loué
soit ce genre de cinoche d'être aussi vide qu'une tête creuse sous
une fausse peau, on dit (dans Blade Runner 2049) qu'il faut parfois,
pour bien aimer, devenir l'étranger de ce que l'on aime. Pari réussi.
Je tenterais bien une critique de la saga de la Tour Sombre un de ces
quatres, tomes par tomes, ce sera donc dans la position inconfortable
de celui qui aborde de près ce qu'il aime, cela se passera dans une
petite présomption, tension du coeur, si fait, qui nous changera de
ce genre de productions.
Stephen King en dit ceci :
Je comprends parfaitement la nécessité que le premier film soit PG-13
et d'ailleurs c'est un choix que j'approuve, je veux réunir le maximum
de personnes. Et pour plusieurs raisons. L'une d'elle concerne la
dynamique entre le Pistolero et l'enfant, c'est une relation
père-fils.
Et puis je me rappelle que en effet, le tome un est plutôt à part dans la saga. C'est une longue traversée du désert, où l'enfant marche à distance sur les traces du pistolero. C'est pas tout à fait le même concept, mais tout de même l'idée est là, on pose une relation sans amorcer encore la trame principale.
Le tome un cela dit (spoiler) installe cette relation père fils... mais dans le livre c'est tragique. C'est organisé autour de la misanthropie du pistolero, et la trahison du pistolero envers l'enfant. Terrible annonce qui annonce de terribles événements.
Et le livre aussi a la décence de se terminer dans un gigantesque délire de multi-échelles cosmologico-métaphisico-botanique des plus motivants à continuer l'aventure.
Ici quand on termine le film, au contraire, on a comme tendance à se dire que ça suffit.
Mais on est d'accord avec Stephen King. Il veut que la suite ne soit pas pour les enfants.
"J'aimerais beaucoup voir Roland sur la plage avec ces homards monstrueux.*
Dit-il. Et encore, sortie de la plage, Roland n'est pas au bout de ses peines !