Surprise que ce cru assez inattendu dans notre année cinématographique. Il semble qu'il n'y ait alors que deux camps possibles : ceux qui ont lu les bouquins et ceux qui n'ont pas lu. Les premiers s'estimeront déçus à juste titre, les autres plutôt agréablement surpris. Car il faut bien l'écrire, La tour sombre propose un univers certes tout public, mais plutôt riche et au dessus de la moyenne concernant les standards de divertissements pour adolescents et enfants. On boxe dans la catégorie des harry potter, des Labyrinthes et autres divergentes, et à cette échelle, malgré les symboliques extrêmement naïves et bourrines (la tour sombre soutenant les univers parallèles, le vieil ordre des pistoleros, le Rolland très méchant avec McConaughey qui nous refait Killer Joe (et qui cuisine du poulet, re clin d'oeil ;)...), l'univers a de quoi susciter l'intérêt autant que l'exotisme (loin d'ailleurs des excès numériques de la concurrence qui visent le fourmillement de détails façon les gardiens de la galaxie ou le récent Valerian). Mélange équilibré d'aventures fantastiques convoquant le western (mais pas vraiment l'horreur malgré des ambiances oppressantes), La tour sombre partait mal en commençant comme un film de gamins (un ado dark qui échangeait sur ses visions avec son ami), et rectifie vite le tir en se débarrassant des intrigues secondaires (les parents) et en abattant vite ses cartes. Cette efficacité assure le rythme, hélas sans permettre au potentiel d'éclore complètement (des 6 mondes évoqués, on en verra seulement deux). Toutefois, les ambitions sont honnêtes et les objectifs tenus, et à chaque fois qu'on commence à trop partir dans la pyrotechnie ou les effets spéciaux, un brusque retour à la normale vient vite remettre les choses en ordre. De quoi reposer nos rétines sans absorber de la mauvaise qualité.


Deux trois faux raccords par ci par là, quelques lourdeurs ou incohérences (le pistolero balance une bouteille de gaz avant de tirer dedans, mais comment sait-il ce qu'est une bouteille de gaz ?), mais jamais rien d'handicapant pour l'action ou le déroulement de la trame. Et un final qui préfère le monde dévasté à notre univers occidental, choix intéressant qui préfère rester dans l'évasion et donc les perspectives de renouveau.

Voracinéphile
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le 19 août 2017

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