La Hammer est revenue en trombe dans les années 50 avec notamment Le Cauchemar de Dracula, devenu instantanément un classique du genre vampirique. La même équipe réitère donc l'expérience en s'attaquant à un autre genre oublié, celui de la momie vengeresse, signant ainsi le remake du classique La Momie avec Boris Karloff. Pourtant, c'est surtout sur la suite du film culte de Karl Freund, La Main de la Momie, que ce remake va plutôt se pencher, conservant quelques éléments pour introduire une histoire sensiblement différente...


Reprenant donc la même équipe que Le Cauchemar de Dracula, à savoir Terence Fisher à la mise en scène et Peter Cushing, Christopher Lee et George Woodbridge devant la caméra, ce pseudo-remake intitulé en France La Malédiction des Pharaons a malheureusement bien plus vite vieilli que son prédécesseur. Doté d'un budget assez restreint, le long-métrage a beau user d'artifices aussi vieillots que réussis, jouant notamment sur les ambiances et les coups de théâtre violents, le tout sonne aujourd'hui très faux.


Que ce soit les décors en carton-pâte à la limite du stéréotype ou encore les éclairages théâtraux enlevant toute crédibilité aux différentes atmosphères, le film ne convainc pas, moins que le film de 1932 en tout cas, ce dernier ne dépérissant quasiment pas grâce au noir et blanc. L'histoire reste donc ici foncièrement la même, avec une momie réveillée par un adorateur du dieu Karnak afin de tuer les profanateurs de la tombe de sa défunte épouse.


Ces assassinats rares et sans suspense sont contrebalancés par les excellents maquillages confectionnés par l'habitué Roy Ashton, la musique de Franz Reizenstein et la prestance de l'immense Christopher Lee derrière les bandelettes (malgré une démarche un brin ridicule, on le préféra ainsi plutôt dans ce long flashback où il campe un effrayant prêtre de Karnak). Finalement assez cheap, pas très palpitant et surtout très inégal dans sa rythmique, La Malédiction des Pharaons n'est hélas pas un film très marquant parmi les chefs-d’œuvre de la Hammer.

Créée

le 11 avr. 2019

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