Une adolescence norvégienne, normale, ou presque. Si ce n'est que Nisha appartient à une communauté pakistanaise où certaines choses ne se font pas. Un petit faux pas et les conséquences seront terribles. Basé sur sa propre expérience, La mauvaise réputation, le deuxième film d'Iram Shaq, décrit un parcours dramatique entre la Norvège et le Pakistan, sans forcer le trait outre mesure, mais résolument au côté de cette jeune fille kidnappée par sa propre famille. C'est ce qu'on pourra reprocher le plus à La mauvaise réputation, le sentiment que certaines nuances auraient pu rendre le film moins démonstratif, direct et tragique. En particulier avec la figure du père, aimant mais très dur et surtout extrêmement attaché à la tradition et à l'image de sa famille dans sa communauté expatriée et aussi au pays. Ce personnage est fascinant, par le combat qu'il mène entre ce qu'il est censé faire et en ce qu'il croit et ce qu'il ressent au fond de lui. Car tout ses actes ne sont que "pour son bien"à elle, son unique fille. Mais le film ne fait qu'effleurer ses tourments, ce qui est compréhensible étant donné que le récit est bâti uniquement autour de Nusha. Nonobstant ce regret de construction, d'autant plus grand avec la scène finale, très belle, uniquement composée de regards, La mauvaise réputation est un film fort, excellemment écrit et interprété, dont on mettra pas en doute une seule seconde la sincérité.