En se mettant dans la peau d'un spectateur d'Almodovar, on s'attend toujours à être surpris ou horrifié par ce qu'il nous montre. "La Piel que habito" ne déroge pas à la règle.
Chassez le naturel, il revient au galop! "La Piel que habito", c'est d'abord l'histoire d'un homme, un chirurgien (interprété par l'excellent Antonio Banderas), bouleversé par les morts successives de sa femme et de sa fille et prêt à tout pour faire revivre la première. Mais c'est aussi l'histoire d'une victime, celle du chirurgien, celle de la science.
Doit-on faire tous ce que l'on peut faire? Il y a t-il et peut-on nier le naturel d'un Homme? Tels sont les les deux grandes problématiques du film du génie espagnol qui lie le thème de l'éthique scientifique à celui du naturel humain.
Et c'est avec une mise en scène soignée et captivante ainsi qu'avec un duo d'acteur formidable que le réalisateur nous fait plonger dans la démence scientifique, dans la démence humaine.
En définitive, "La Piel que habito" traite de sujets très actuels dans une histoire captivante de bout en bout. La tension ne redescend jamais et est entretenue par des acteurs possédés par leurs rôles. L'expression "Etre mal dans sa peau" ne prendra jamais autant de sens qu'après le visionnage de ce magnifique film.