Pedro Almodóvar récupère les thèmes du cinéma gothique (on pense notamment aux « Yeux sans visage » et à « Frankenstein ») et tente de se les accaparer pour les exploiter dans son cinéma. Malheureusement, malgré une histoire originale avec Antonio Banderas en savant fou, le film peine à se montrer passionnant, ça manque de nerfs et surtout d'émotion (la fin m'a laissé de marbre, c'est bien la preuve que j'avais déjà déconnecté du film depuis un certain temps). Avec son intrigue incroyable, mais mal racontée, « La piel que habito » aurait dû être un grand film, mais c'est raté. Concernant le cinéma d'auteur espagnol, mon cœur penchera toujours en faveur de l'infiniment plus talentueux Julio Medem, et si vous voulez explorer à loisir la peau de la belle Elena Anaya, je ne peux que vous conseiller de la voir dans l'érotique et sensuel « Room in Rome » plutôt que dans ce film.